Critiques

Luluc

Passerby

  • Sub Pop Records
  • 2014
  • 40 minutes
7

PrintLuluc, petit duo sans prétention qui fait paraître ces jours-ci son deuxième opus, au titre de Passerby, ne fait aucunement dans la flamboyance. À l’image de la pochette de ce disque – une femme endormie, un chat couché sur elle, le tout dessiné en noir et blanc – Steve Hassett et Zoë Randell préconisent la simplicité, jouant dans ce carré bien délimité et mille fois exploité qu’est la pop-folk (ou est-ce la folk-pop?).

Signé par Joe Boyd, qui a découvert et préparé les premiers pas dans l’industrie musicale du regretté chanteur folk anglais Nick Drake, la réalisation ne surprend guère, limitant les effets entendus au strict minimum. Luluc ne superpose que très rarement la guitare, la batterie et la basse entendue, favorisant ainsi une écoute attentive des textes baignant dans les regrets de tous genres: celui des amours perdus, des décisions difficiles et des occasions manquées.

Mais alors, où se situe l’intérêt de ce disque? D’abord, dans cette ambiance feutrée, calme et réconfortante qui se dégage de l’écoute répétitive de la dizaine de chansons qui composent ce Passerby.

Évidemment, on pense à Nick Drake, car nous voici dans ce champ des similitudes, où texte et instrumentations minimalistes travaillent à l’unisson, sans jamais chercher à supplanter l’un ou l’autre.

Le duo australo-brooklynois Lucuc n’a pas cherché à surprendre. Mais il le fait tout de même à au moins une occasion: la chanson Tangled Heart, pièce centrale du disque, coupe d’un trait distinctif ce Passerby bien tranquille. Voilà la deuxième grande raison de porter l’oreille au travail de Luluc. Transportant l’histoire à New York, on y suit une femme qui semble avoir perdu son amoureux (rupture? Mort? Disparition?) et qui, d’abord, n’arrive pas à l’oublier, s’y oppose d’ailleurs, avant de finalement voir le renouveau se pointer.

Musicalement, on a droit à un crescendo, à l’ajout d’instruments – une guitare électrique stridente, des trompettes lyriques – et à un chœur masculin discret. Et pour marquer le changement dans la vie du personnage féminin, un changement de tempo bien ciblé se fait entendre au deux tiers de la composition. Nous voici devant une pièce majestueuse qui nous fait dire: «Ah, Luluc, on aurait aimé que tu nous balances d’autres chansons de cet acabit». Peut-être sur le prochain opus?

Ma note: 7/10

Luluc
Passerby
Sub Pop Records
40 minutes

www.lulucmusic.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wl4WOY15_nA [/youtube]

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