Critiques

Lucill

Snake Eyes

  • Coyote Records
  • 2022
  • 30 minutes
7,5

L’ex-Heat Raphaël Bussières nous revient avec un nouvel album de son projet Lucill. Après l’excellent Bunny en 2020, il continue le thème animalier avec Snake Eyes. Cela étant dit, la continuité n’est pas une priorité pour l’auteur-compositeur-interprète. En effet, s’il aurait facilement pu décider reproduire le mélange de rock des années 90 et de post-punk de son premier disque, il décide de prendre un virage plus près du pop-rock et parfois même du folk à certains moments.

La voix aérienne de Bussières et la réalisation toujours très efficace de Francis Mineau amèneront les fans en terrains connus, mais on trouve l’artiste dans un nouvel espace mental dans ce second opus. Les textes parfois cryptiques du premier disque font place à des paroles plus personnelles souvent chuchotées à l’oreille des auditeur.ices. Cela se fait sentir surtout sur les pistes plus calmes comme Le calme (évidemment) ou encore Et tout s’effondre.

Pour autant, Lucill n’a pas accroché son manteau de rockeur et peut encore nous pondre des pistes dansantes comme La vie, les gens et Détours qui, exception sur l’album, rappelle plus The Cure que Tom Petty. Or, même s’il contient plus de chansons douces que son prédécesseur, Snake Eyes n’est pas pour autant un album triste. Le thème central semble être, en effet, l’appel à l’aventure et l’espoir. En cette période post-pandémique où on recommence à vivre, tout ça fait du bien.

Et je me prends dans l’inconnu

Je voulais voir de loin

Et je déconne / Je tente d’esquiver la fin

Le prix ne me fait rien

L’inconnu

Bref, un album qui saura plaire à tous les amateur.ices de musique un peu onirique avec un sens aigu de la mélodie. Parfois dansant, parfois plus introspectif, souvent les deux en même temps, Lucill est en train de se construire une discographie très intéressante en marge du rock lourd de ses débuts.