Lou Doillon
Soliloquy
- Barclay
- 2019
- 40 minutes
L’auteure-compositrice-interprète française Lou Doillon nous présente un tout nouveau disque titré Soliloquy. Elle troque les airs de folk doux pour un projet plus clair/obscur où le rock « bluesy » est non seulement consistant, mais très étonnant.
Sur la pièce Brother, les guitares s’envolent au rythme des percussions bien synchronisées. Des riffs de cordes s’élèvent plutôt bien. Tandis que sur The Joker, la chanteuse exploite les synthétiseurs avec sa voix rocailleuse. Pas mauvais du tout. Au fil des années, j’avais l’impression que Lou Doillon démontrait un souci de s’émanciper de son style musical initial pour aller ailleurs, vers un autre univers. Ça s’entend. Les textures sonores sont bien travaillées et les couplets sont très accrocheurs. La recette est bonne.
Par contre, sur certaines chansons, Doillon semble avoir mis un peu « trop » le paquet. Sur Last Time, certaines tournures musicales me semblent forcées et réglées au quart de tour. Ça manque de spontanéité. Les motifs de synthétiseurs grincent dans le vide et l’aspect naturel de la piste manque à l’appel. Cette problématique se répète sur le titre Burn, qui, à l’écoute, demeure bancal par l’électrisation des instruments.
Cependant, la Française rectifie le tir sur Too Much. D’un piano élégant, les accords défilent aux oreilles. Les paroles donnent le goût de dodeliner de la tête aux pieds. Les sonorités sont éthérées, en plus de la voix de Doillon qui accompagne reste magnétique. Bien réalisé dans l’ensemble. On retrouve une ballade plus douce sur It’s You. D’un duo avec Cat Power, la pièce vient balancer le reste du disque. Les voix des deux artistes se mêlent bien. La chimie est efficace. Le rock continue de se faire ressentir, sur la suite.
Tout compte fait, Soliloquy fait bien le travail. Lou Doillon surprend par un style qui, jusqu’à maintenant, lui était inédit. Après avoir écouté l’ensemble de son dernier projet, il est clair d’affirmer que la chanteuse française panse ses blessures résultant de ses albums précédents. À vrai dire, elle laisse tomber la noirceur pour de bon…et fait maintenant place … à la lumière. Soliloquer ou pas, on peut même chanter quelques paroles du nouvel opus de Doillon. Allez, gâtez-vous et si quelqu’un vous regarde, chantez plus fort!