Dites-moi comment retrouver
Un souffle d’été
J’ai bon vent, j’ai la chance
J’ai seize bientôt trente depuis dix ans
Mais finie l’insouciance
— 16 ans bientôt 30

Depuis le début de sa carrière, Lou-Adriane Cassidy a démontré que c’est une interprète d’exception. C’est une force brute, incarnée et généreuse sur scène. Elle offre tous les soirs une performance convaincante. Dans le monde du hockey, on dirait le cliché : elle donne son 110% tout le temps. En album, le résultat était un peu plus mitigé. Son premier album était sage, son second passait en 23 minutes et manquait de viande. Aujourd’hui, Lou-Adriane Cassidy lance l’album qu’on attendait tout ce temps. Sur Journal d’un Loup-Garou, elle démontre qu’en plus d’être un interprète hors pair, l’autrice et la compositrice en elles sont en train de prendre du galon. C’est un excellent troisième album qu’elle présente qui démontre une intelligence musicale bien au-dessus de la moyenne.

Paru l’an dernier, Dis-moi dis-moi dis-moi qui ouvre l’album le fait avec panache. Musicalement, on est devant une magnifique pièce de pop groovy qui utilise l’orchestre pour accoter les paroles qui dans la simplicité racontent une relation difficile avec son père. Puis, alors que la base est déjà exceptionnelle, Lou-Adriane Cassidy vient nous souffler avec son interprétation impeccable. Sa voix qui lance : « Aurais-tu peur de moi ? » transperce les écouteurs pour venir nous faire frémir. Il y a à la fois de la détresse, une incompréhension et une profondeur rarement démontrée par un artiste.

Lou-Adriane Cassidy s’amuse aussi avec les codes de la pop d’une autre époque sur Cours, Cora, cours et Souffle souffle qui démarre sur des sonorités plutôt fédératrices avant de prendre des chemins plus sinueux et originaux. Ces structures semblent faites sur mesure pour la version scénique des pièces qui auront certainement une longue vie.

On retrouve aussi sur Journal d’un Loup-Garou deux duos qui sont intéressants. TDF avec N Nao voit Lou-Adriane Cassidy se plier à son ton chanté avec un souffle dans la voix. Ça fonctionne à merveille. En opposition aux chants doux et angéliques des deux femmes, il y a cette musique qui tire un peu vers l’industriel et vers la pop artistique à la Beck des années 90. Le second duo, avec Ariane Roy joue avec le fait que l’on compare souvent les deux jeunes femmes publiquement. La pièce est sombre avec un orgue qui sonne presque comme si le Fantôme de l’opéra était venu livrer un petit bout. Puis, Ariane Roy la rejoint pour la finale et le chœur des deux femmes prend des allures angéliques.

Le côté un peu baveux de Lou-Adriane Cassidy se fait sentir aussi sur Journal d’un Loup-Garou sur Je pars en vacances où elle cite à la fois des détracteurs et critique l’objectification des femmes sur scène. Le tout est fait avec doigté… principalement le majeur.

Les pièces de Journal d’un Loup-Garou ont été travaillées en tandem avec Alexandre Martel, son partenaire de vie et il faut dire que la paire offre des compositions excessivement bien écrites, des textes percutants et des arrangements qui gardent notre oreille sur le qui-vive à tous moments. Franchement, c’est du très beau boulot.

Et comme si Lou-Adriane Cassidy ne pouvait pas mieux faire, elle fait même des crédits à l’album où elle remercie ceux qui ont participé à l’enregistrement sous le titre très approprié : Celle-ci vient du cœur.

Lou-Adriane Cassidy commence 2025 du bon pied avec Journal d’un Loup-Garou et c’est clair que nous allons continuer d’entendre parler d’elle pour le reste de cette année (et des suivantes bien sûr). Elle livre ici son meilleur album en carrière et une œuvre qui met la barre haute pour la suite de l’année.