Los
Los – Big Surf
- Indépendant
- 2016
- 35 minutes
Big Surf de Los est un album juste et bon. Deux ans après son dernier EP, le groupe de Québec lance enfin ce premier LP attendu.
Enfin, parce que le quintette en a mis du temps sur ce record. Kenny Turgeon (chant, guitare) et Kevin Robitaille (batterie), rejoints durant le processus par Jean-Daniel Lajoie (guitare), Maxine Maillet (claviers, voix), Symon Marcoux (basse) ont peaufiné ce Big Surf sur toutes ses facettes et le résultat a de quoi rendre les rendre fiers.
On connaissait certes déjà 4 chansons des 10 présentées cette semaine. Le groupe a dévoilé trois extraits et une vidéo au brillant concept, pour Wonders, en préparation de son passage au Festival d’été de Québec, mais quel plaisir que d’apprécier l’effort dans son ensemble.
Car Los fait dans le bain-de-soleil enregistré. Sa power-pop évoque les Teenage Fanclub de ce monde tandis qu’il émane de Big Surf une vague très Beach Boys-esque, période Pet Sounds.
Oui, c’est une grosse comparaison.
La voix écho de Kenny, à laquelle se superpose celle de Maxine et les claviers donnent de l’amplitude aux mélodies et aux rythmiques des guitares, propres et définies.
Wonders amorce le parcours ensoleillé de Big Surf de manière chorale, avec juste ce qu’il faut de réverbération dans la voix. Harrison Slide qui suit est un morceau un brin rock, mais les harmonies y sont bien en évidence derrière le chant d’un Kenny affirmé (parce qu’on le sent plus frileux sur certains autres titres). Jean-Daniel rock également un brillant solo sur ce deuxième titre.
La balade Bala Karatsu surprend avec ses «hooks» tout en crescendo et met la table pour le coeur de Big Surf: les excellentes Teenager et Wooden Matter que l’on connaît depuis le mois de juin et qui tournent en boucle dans le lecteur depuis. Si vous n’aviez que deux chansons à écouter pour saisir la force, la beauté et le sens mélodique de Los, ce serait vers ces deux titres qu’il faudrait se tourner.
Et d’ailleurs, c’est sur ces deux morceaux que se dévoilent un peu plus les thématiques abordées par Kenny. Des paroles qui n’ont rien de l’innocence d’une balade à la plage au soleil couchant. Le cynisme d’une époque, mais la néanmoins sournoise culpabilité de s’en sentir partie prenante, l’absurdité des situations dans lesquelles on se place nous-mêmes et un vibrant plaidoyer anti-narcissisme, Big Surf est riche en significations que l’on découvre et décode à chaque nouvelle marée montante.
Enfin, dans le dernier tiers de l’album on craque pour le côté très sixties, gospel presque, de Baby And I, la dégaine rock n’ roll de Raincoat Crowd avec son refrain mettant de l’avant la voix de Maxine et la superbe balade Seventeen On One avec son riff de guitare qui évoque un genre de version britpop de If It Makes You Happy de Sheryl Crow.
Dit de même c’est bizarre, mais c’est ça !
Big Surf se termine d’une belle façon avec Christmas in D, jolie et intime chanson, qui aurait, cela dit, peut-être gagné à être placée ailleurs dans l’ordre des chansons. Après Baby And I peut-être?
Bref, Los accouche ici d’un excellent album, lancé de manière indépendante, après un long processus d’enregistrement et de mixage, gracieuseté de Joseph Donovan (Sam Roberts, The Dears).
Big Surf est un des meilleurs disques pop que j’ai entendu depuis 3 ans. That’s it.
*Retour à la programmation normale. La semaine prochaine, plein de groupes fâchés nouère.
MA NOTE: 7,5/10
Los
Big Surf
Indépendant
35 minutes