Dead Can Dance
Anastasis
- PIAS
- 2012
- 56 minutes
La semaine dernière, le duo britannico-australien Dead Can Dance effectuait un retour sur disque, seize années après Spiritchaser, avec une galette intitulée Anastasis (mot grec signifiant résurrection). Formée de Lisa Gerrard (contralto) et de Brendan Perry (baryton), la mythique formation revient avec un disque qui évacue les ascendants néo-gothiques afin de faire place à des influences qui pourraient être qualifiées péjorativement de «nouvel-âge»; celles-ci saupoudrées de fines touches ethniques issues du Moyen-Orient. Crée en 1981, Dead Can Dance, s’est dissocié en 1998 pour mieux renaître de ses cendres en 2005, pour une série de concerts permettant au tandem de se refaire une santé financière.
La renaissance s’amorce avec Children Of The Sun; pièce chantée par Perry qui évoque l’univers de Peter Gabriel avec brio. Par la suite, s’enlignent deux ritournelles sirupeuses, interprétées par Gerrard, titrées respectivement Anabasis et Agape. Deux morceaux aux accents arabisants et liturgiques douteux qui ont eu l’effet d’un véritable somnifère sur ma petite personne. Retour à quelque chose de plus vigoureux avec la meilleure chanson de l’album nommée Amnesia. Une excellente pièce à l’atmosphère éthérée habilement vocalisée par Brendan Perry… mais je retombe rapidement dans les bras de Morphée avec Kiko, Opium et Return Of The She-King; trois pistes qui remémorent Enya… et c’est loin de constituer un compliment! La création se termine avec la médiocre All In Good Time qui donne envie de flirter avec le repos éternel plutôt qu’avec une certaine réincarnation.
Voilà une musique destinée directement à un public adulte fasciné par le mysticisme, l’ésotérisme, le nouvel-âge et les musiques du monde dénaturées et édulcorées. Contrairement à la majorité des critiques qui sont tombées en pâmoison devant cette dernière offrande de Dead Can Dance, je suis resté de marbre face à cette musique que je considère anachronique, vieillissante et qui n’apporte strictement rien de neuf! Un voyage spirituel hasardeux qui ankylose et provoque le sommeil, et ce, malgré l’amalgame de sonorités fécondes et bien ciselées; de même que l’utilisation éclairée de cuivres, de synthés et de cordes, qui confèrent une envergure cinématographique à cette œuvre! Qu’à cela ne tienne, les inconditionnels seront exaucés. Pour ce qui est des autres, il faudra penser sérieusement à éviter ce somnifère sonore!
Ma note : 4,5/10
Dead Can Dance
Anastasis
PIAS America
56 minutes
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