Critiques

Liam Gallagher

Why Me? Why Not.

  • 40 minutes
5,5

Toujours une grande vedette de l’autre côté de l’Atlantique, le plus jeune des frères Gallagher ne laisse personne indifférent. La presse britannique en général n’en a jamais assez de ses frasques et autres déclarations sur Twitter. Ici, le bon vieux Liam est souvent un vague souvenir du genre, « ah oui, c’est le gars qui chantait Wonderwall », du moins pour le grand public. Après tout, sa carrière post-Oasis demeure honnête sans rien révolutionner.

Deux ans après As You Were, le frère de l’autre semble quand même s’amuser avec son parcours solo, malgré les mains tendues et les insultes à Noel, pour que le plus grand groupe des années 90 (en Europe, disons) se reforme. Donc, avons-nous besoin d’un album solo de Liam Gallagher en 2019? Noui. L’effort demeure à l’image du reste: bien fait, bien produit, des bonnes chansons ici et là… et vite oublié.

Shockwave ouvre l’album sur un riff très beatlesque. Eh oui, la comparaison avec les Beatles est la béquille de tout critique de musique qui écrit sur Oasis et tout ce qui entoure les frères Gallagher. Mais bon, la chanson en question demeure bonne. Dans la tradition Oasis, un bon bridge amène un refrain accrocheur qu’on se surprend à chanter quelques heures après avoir passé à un autre album. Ce n’est pas pour rien que la pièce ait été choisie comme premier extrait. En fait, c’est pas mal la recette de l’album au complet.

Le festival du cliché se poursuit ensuite avec One of Us. Sa production et orchestration semblent avoir été volées aux Stone Roses mais avec un son mis au goût du jour. Quand même un bon moment de rock. Malheureusement, le vieux Liam vient nous endormir par la suite avec une balade acoustique d’un ennui mortel, Once. Dire qu’il avait si bien réussi son coup dans les années 2000 avec Songbird. On saute.

Heureusement, on revient au rock ’n’ roll pour Now That I’ve Found You, Halo et la chanson titre avec leur sonorité plutôt 60’s. Be Still, à mi-parcours est un autre bon morceau de rock qui aurait pu être écrit par le grand frère quelque part au tournant des années 2000.

Alright Now par la suite vient ralentir le rythme avec un groove qui ne lève pas vraiment. On saute. Cela dit, ça ne s’améliore pas plus avec Meadow. La guitare slide est intéressante, mais ne vient pas sauver une composition peu inspirée.

The River suit et nous rappelle tout le swag de notre ami. Ce n’est pas le meilleur moment de l’album, mais quelque chose dans l’attitude nous rappelle les bonnes années, et surtout, pourquoi le personnage fonctionne toujours autant. Le tout se conclut avec la très moyenne Gone. Mais rendu à ce point, on pardonnera à tout auditeur de vouloir passer à autre chose.

Toujours en voix malgré les abus, le jeune frère nous offre donc un album à écouter comme ça en arrière plan pendant un souper entre amis ou en passant l’aspirateur. Rien qui va passer à l’histoire, mais notre homme n’a plus rien à prouver de toute façon. À part peut-être trouver des insultes toujours plus élaborées pour apostropher son frère par médias interposés.

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