Liam Gallagher + John Squire
Liam Gallagher & John Squire
- Warner Music UK Limited
- 2024
- 40 minutes
Première question qui a pu venir à l’esprit à l’annonce de cette ambitieuse rencontre au sommet entre messires Gallagher et Squire: est-ce un projet sérieux ou un passe-temps pour permettre à Gallagher de patienter avant une hypothétique réunion d’Oasis? Autre question: de quel bord musical va pencher ce duo? Oasis ou Stone Roses? Bof. Ce n’est pas important. Quand on écoute l’ensemble, il sonne davantage comme une espèce de classique rock instantané plutôt qu’un condensé de recettes britpop.
Mais tout, TOUT, est vraiment mis sur les leads de guitares. À tout moment, même en dehors de solos, on entend surgir une note aiguë de la Fender de John Squire. Même sur la plus pop Raise your hands en ouverture, les multiples fioritures de la six cordes se faufilent partout. Il aurait été judicieux de laisser respirer les chansons et d’y aller mollo sur les solos omniprésents. Ça ne sert pas toujours les chansons. Vraiment pas.
One Day A The Time s’éloigne peut-être un peu de cette tendance, mais on y revient vite sur une envolée blues directement sortie du Bistro-à-Jojo comme I’m A Wheel. Les guitares et leur ribambelle d’effets s’avèrent plus équilibrées sur Just Another Rainbow. Excellent groove.
Vocalement parlant, on a l’impression que Liam fait du Liam en poussant la note de manière caricaturale. Par contre, sur Mother nature’s song, dont les premières notes ressemblent à s’y méprendre à du Stone Roses de 1995, le cadet des Gallagher s’en remet à la simplicité pour éviter la surenchère. Bon choix.
Avec son bon rock brute seventies pleinement assumé qui fait sortir le méchant, parions que You’re Not The Only One sera le prochain simple. La guitare lancinante et très accrocheuse dans I’m So Bored figure aussi parmi les belles réussites de cet album.
Si la presse britannique s’enflamme en parlant d’un classique instantané, on serait tenté d’y associer aussi le terme dad rock, sans que ça ne soit péjoratif pour autant.
Malgré le jeu de guitare reconnaissable entre toutes de John Squire, la plupart de ces pièces ici réunies n’auraient pas juré sur un album solo de Gallagher. Mais c’est tellement axé sur la guitare qu’on a l’impression que le vocal a été placé à la toute fin et ça manque un peu d’airs à fredonner. La mégaproduction ne peut racheter un manque d’authentiques vers d’oreille.
Maintenant… LA question: à quand un album réunissant Noel Gallagher et Ian Brown, l’ex-chanteur des Stone Roses?