Les Soeurs Boulay
Le poids des confettis
- Grosse Boîte
- 2013
- 41 minutes
Détrompez-vous, bien qu’elles possèdent le même nom de famille qu’Isabelle Boulay, vous ne trouverez pas de «saule inconsolable» sur cette galette. En ce début d’année, les gagnantes des Francouvertes 2012 étaient attendues de pied ferme. Il faut dire qu’un petit quelque chose de magique colle à l’histoire de Mélanie et Stéphanie Boulay. Originaire de New Richmond en Gaspésie, c’est par un lendemain veille que les deux sœurs ont eu l’idée brillante d’enregistrer une chanson chez elles. Chanson qui après un tour sur Facebook prit une ampleur insoupçonnée. Et depuis, tout leur sourit. Suite aux Francouvertes, elles ont fait la première partie d’Avec pas d’casque un peu partout au Québec et ont enregistré leur premier album : Le poids des confettis.
D’ailleurs, l’opus porte bien son nom. C’est une douce mélancolie que les Sœurs Boulay apportent au microphone. Et c’est avec des harmonies vocales organiques couchées sur des guitares parfois folk, parfois country, qu’elles livrent ce spleen. Les deux Gaspésiennes confectionnent une galette qui donne envie d’aller se perdre dans le bois pour se libérer la tête des préoccupations du quotidien. Le poids des confettis n’est pas parfait et c’est justement ça qui le rend si beau, chaud et honnête; réconfortant comme une soupe quand on a la grippe.
Les Sœurs Boulay ouvrent le bal avec une superbe harmonie vocale a capella sur Par le chignon du cou qui donne sincèrement le ton. L’unisson vocal est coulant et doux à l’oreille, la guitare simple et efficace et la grosse caisse qui sert de rythme, suffisante. La mélancolie reste la couleur prédominante de ce Poids des confettis, Mappemonde venant en tête avec sa sincérité à fleur de peau et l’enivrante Cul-de-sac qui a une tendance à se loger dans le cerveau pour quelques jours. Certaines pièces se font plus rythmées, que ce soit Où la vague se mêle à la grand’route et ses airs de road trip ou la sympathique T’es pas game où les Sœurs Boulay se moquent un peu des hommes nés en ville, étrangers du bois (je ne me suis pas reconnu, pantoute! Franchement…).
Il faut souligner aussi la réalisation intelligente de Philippe B qui a su éviter les fâcheux pièges du folk superficiel. Contrairement à Daniel Bélanger qui a foncé dans le mur avec un album trop poli, Philippe B a su se concentrer sur l’essentiel : les deux voix devant lui, une guitare et un ukulélé. Les quelques autres instruments qui apparaissent sur la galette ne viennent que bonifier subtilement le tout. Peut-être, le seul reproche que l’on peut faire à l’album est l’enchaînement des trois dernières chansons qui sont plus lentes et lourdes et cela donne quelques fois envie de passer par-dessus.
Bref, mission accomplie pour les deux Sœurs Boulay qui débarquent avec un Poids des confettis intelligent, touchant et bien dosé. C’est un doux folk combiné à des harmonies vocales sublimes que Mélanie et Stéphanie nous offrent sur leur premier opus. Bonne écoute!
Ma note : 8/10
Les Sœurs Boulay
Le poids des confettis
Grosse Boîte
41 minutes