Critiques

Legend of the Seagullmen

Legend of the Seagullmen

  • Dine Alone Records
  • 2018
  • 33 minutes
7

Dans la catégorie band fuck all, Legend of the Seagullmen fait désormais figure de proue. L’alignement de ce nouveau super-groupe entre en plein dans la catégorie « j’aurais jamais imaginé ces gens-là ensemble, mais je suis étonnamment satisfait que ce soit arrivé finalement ». Mais trêve de suspense, voici en quoi consiste la formation : Danny Carey (Tool) à la batterie, Brett Hinds (Mastodon), Tim Dawson et Jimmy Hayward (le réalisateur du film Jonah Hex) aux guitares, Chris DiGiovanni aux claviers, Pete Griffin (Dethklok) à la basse et finalement David Dreyer, lui-même accompagné par Hinds, au chant. C’est intense.

Ensemble, les sept gars ont décidé de donner vie, finalement, au projet qu’ils avaient lancé en 2015. Après quelques changements dans les membres, alors qu’on y a déjà retrouvé Dimitri Coats (Off!) et Troy Van Leuwen (Queens of the Stone Age), l’ensemble s’est stabilisé. Ces derniers ont quitté le bateau, mais le reste de l’équipage tient bon. Et puis rendu ici, vous vous demandez probablement pourquoi cet abus de métaphore marine? Et bien, c’est que le projet parle justement d’une histoire de pirates rockeurs se battant contre des créatures marines géantes il y a 400 000 ans, selon l’un des instigateurs du projet. Ouin.

On nage donc entre deux eaux : des musiciens talentueux, mais surprenants, et un concept qui semble avoir été imaginé par mon cousin de sept ans. Reste que le rendu est probant! Les fans de gros rock sale, de métal progressif ou de vieux stoner seront ravis par l’orgie de guitares et de batteries que procurent les différentes pièces de l’album. Pour le son, pensez à The Sword qui aurait eu un enfant avec Clutch et que cette dite progéniture aurait été élevée par Iron Maiden et Metallica dans leur phase plus prog des années 80.

Mais musicalement parlant, ça ressemble à quoi ? Si à première vue, la présence de trois guitaristes au sein d’une même formation peut sembler excessive, ils finissent tous par servir et la quantité de riffs empilés les uns par-dessus les autres, se relançant de façon quasi malsaine, sans arrêt, impressionne. Comme si ce n’était pas assez, ajoutez à cela un jeu de batterie complexe et omniprésent de Danny Carey, dont on commençait à s’ennuyer, et ça donne une vigueur et une belle intelligence au projet. Les autres musiciens, s’ils sont un peu moins spectaculaires, donnent toutefois une performance plus que correcte, dominés par la voix caverneuse et efficace de David Dreyer. Pour avoir un bel aperçu de la tonne de brique que le groupe représente, je vous recommande la pièce titre, Legend of the Seagullmen ou encore Shipwreck. Ce sont les deux chansons les plus courtes de l’opus, mais aussi les plus chargées et impressionnantes.

Si Legend of the Seagullmen ne se démarque pas nécessairement par ses textes souvent simplistes, quoiqu’ils soient pas mal les seuls à parler de calamars démoniaques, je crois, le groupe nous offre toutefois un premier album solide. Réalisé avec soin et avec peu d’erreurs par Hayward, qui s’en tire visiblement mieux en studio que sur un plateau de tournage, l’album est parfait pour se défouler sur des histoires de pirates… et c’est approuvé par Barbe Rouge, un grand fan de rock qui bûche, si on en croit Dreyer.

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