Laura Jane Grace
Hole in My Head
- Polyvinyl Records
- 2024
- 26 minutes
C’est une boule d’énergie intense que cet opus de 11 titres qui sont réunis dans un 25 minutes bien compté. Laura Jane Grace n’a pas ici renié ses débuts punk. Peu s’en faut. Ce qui veut donc dire ici qu’aucun titre ne dépassera les 3 minutes au compteur. Sans parler du cri, de la fureur, des couplets et des refrains bien harangués.
Par contre, l’énergie vite déployée sur la pièce-titre en ouverture ne se répètera pas si souvent. Sur I’m not a cop, une sympathique mélopée à la fifties sans non plus déborder de nostalgie, elle se fout de la gueule du corps policier. Thème incontournable punk, il va sans dire, mais traité ici avec un certain humour.
Comme à son habitude, Laura Jane Grace peut aisément nous faire passer d’un hymne coup de poing à une balade flirtant avec le folk. Comme dans l’acoustique Dysphoria Hoodie. Mais en préservant la rage logée dans la voix avec finesse et subtilité. Le propos entremêle les ferveurs salaces, la crainte de l’autorité, la nostalgie des débuts modestes dans les milieux punks. Sur ce dernier thème, Punk Rock in Basements rafle la mise.
Côté arrangements, on ne s’enfarge pas dans les fioritures sonores ou les overdubs à n’en plus finir. On se contente de tout axer sur la voix pour être que le message passe bien. Mais l’exercice de mettre de l’avant des arrangements dépouillés n’est pas toujours réussi. Aux premiers abords, Birds Talk Too sonne quasiment comme un démo réalisé sur une version vétuste de Pro Tools du début des années 2000. Encore ici, la voix sauve la mise.
En filigrane, au gré des écoutes, on finit par sélectionner quelques coups de cœur dans ce mélange plus ou moins brouillon de refrains punk revendicateurs efficaces et de «tounes de bord de feu» comme Keep Your Wheels Straight ou Tacos & Toast, dont le premier grattage d’accord nous évoque Jonquière de Plume Latraverse. Même que des fois on a l’impression que les pièces acoustiques de Laura Jane Grace sur ce dernier album ont été composées par Steve Veilleux…
Le tout se conclut avec une power ballad, Give Up The Ghost, qui semblait tout droit sorti des slows des groupes hair metal des années 80. Avec un soupçon de rage en supplément.