Laura Babin
Corps coquillage
- Quartier Général
- 2019
- 33 minutes
Depuis son passage aux Francouvertes 2018, Laura Babin s’est inscrite dans la lignée des artistes de la relève à surveiller de très près. On avait aimé sa prose et sa droiture en spectacle, voilà qu’elle sort la tête haute un premier long jeu titré Corps Coquillage, quelque temps après la parution de son EP Water Buffalo.
D’entrée de jeu, la première pièce du disque Le sang mêlé à l’eau salée laisse transparaître un univers aérien d’un folk-rock mélancolique enraciné par des riffs de guitare mélodieux et une batterie cadencée d’un rythme ensorcelant. Par la suite, sur Qui de nous deux, l’ambiance s’assombrit avec des paroles « coup de poing » accompagnées d’arrangements rock efficaces qui éveillent des influences qui rappellent des Fred Fortin ou même Olivier Langevin à l’écoute. Plus loin, Babin invite la langue de Shakespeare sur Nulle part (Three) où l’artiste la mêle avec celle de Molière. Mélanger les deux langues ne fonctionne pas ici. L’écoute est agréable, mais le tissage entre les deux langues n’atteint pas la cible. Les strophes se perdaient à travers la musique et ça tanne un peu.
Sur Coco Paloma, les instrumentations sont un peu plus pop-rock. Ça marche bien sur ce coup-ci, moins sale, plus rebondissant. Le refrain est un peu plus doux et on aime particulièrement cet aspect musical proposé par Babin.
Love
Coco Paloma
Le sais-tu
Coco
Le monde où tu t’en vas
Est-ce qu’il est prêt pour toi
– Coco Paloma
Sur Sans sommeil, les sonorités sont plus caverneuses et enflammées. L’ensemble du titre possède tout une énergie musicale qui fait plaisir à entendre. Babin a su manier sa prose et son expertise à la guitare avec brio pour offrir une chanson qui possède un beau potentiel de se démarquer sur les ondes radio francophone.
Ma nuit raccourcie et l’aube se lève
Devant mes yeux qui s’épuisent et abandonnent
J’ai peur de ma tête, j’ai peur de mes doutes
Qui me perdent et prennent la place de mes rêves
– Sans sommeil
Quoi qu’il en soit, pour un premier disque, Babin signe une galette qui fait bien le travail dans l’ensemble. Ceci étant dit, certains passages où elle chante en anglais et en français ratent la cible. Elle s’égare un peu et ça brouille les cartes de Corps coquillage. Par contre, pour du folk-rock, l’artiste a su garder sa plume aérienne et ses motifs éclectiques à la guitare pour donner un produit qui sort des sentiers battus. Pour la suite? On continue de la surveiller, pas de doutes, Laura Babin continuera de s’élever dans le paysage musical québécois.