Laraw
Quarter Life Crisis
- Bravo Musique
- 2024
- 27 minutes
Amateur de pop alternative accrocheuse et authentique, il est grand temps, si ce n’est déjà fait, de découvrir la musique de la Montréalaise Laraw, qui baigne autant dans la douceur et la nostalgie que dans le rock et la nonchalance. Quarter Life Crisis, son premier album en carrière, est une excellente carte de visite.
Il y a dans la très belle voix de Laraw une douceur et une justesse qui n’est pas sans rappeler celle de la populaire Charlotte Cardin. Dans l’énergie qui se dégage de la musique, le petit côté rebelle amusant à déceler, on perçoit un peu du style de la sensation Gen Z Olivia Rodriguo. Deux comparaisons loin d’être gênantes.
Laraw partage avec ces deux artistes ce désir de raconter les tourments amoureux de la jeune vingtaine, des années marquées par des ruptures, des remises en question, des moments de solitude et d’insécurité. La plume de Laraw est honnête et directe, exutoire, on l’imagine. On n’y retrouve pas de la poésie raffinée, mais pas non plus de métaphores boiteuses ou de textes creux qui ne veulent rien dire. Que de la sincérité. Grâce à cette transparence, l’auditeur a l’impression d’apprendre à connaitre réellement la personne derrière la musique, ce qui fait que l’on s’attache à elle, qu’on a d’autant plus envie de l’écouter.
Même au niveau des arrangements et de l’interprétation, Laraw n’a rien à envier à n’importe quelle de ses consœurs au succès international. L’artiste possède un sens de la mélodie impressionnant qui fait que chaque morceau est accrocheur. Le refrain de Teach Me How to Love que l’on imagine facilement chanté en cœur par un public avec l’artiste en concert, en est un parfait exemple.
On perçoit aisément sur dans plusieurs des chansons de Quartier Life Crisis une influence du rock alternatif, parfois pop-punk, de la fin des années 1990 et du début des années 2000. À titre d’exemple, le riff de guitare qui ouvre l’excellente et magnifique Kiss Me on the Floor, probablement la meilleure chanson de l’album, apparaît presque identique, mais en version acoustique à celui qui ouvre le morceau Pieces de Sum 41, paru en 2004.
Au final, Laraw ne transcende pas le genre avec Quarter Life Crisis, mais se l’approprie avec une authenticité et un charme indéniables grâce à une remarquable infusion de personnel et de ressenti. On lui prédit un grand succès, du moins on l’espère, et, en attendant, on continue de se faire bercer par sa douce voix en écoutant ce premier album.