Critiques

LaF

Chrome

  • 7e Ciel
  • 2023
  • 50 minutes
8
Le meilleur de lca

LaF est de retour avec un troisième album, son deuxième chez 7e Ciel. Il arrive deux ans et demi après l’EP Soin entreprise paru en septembre 2020. Depuis celui-ci, les trois rappeurs du collectif n’ont pas chômé. Jamaz et Bkay ont lancé des EP, alors que Mantisse a lancé un album complet pas plus tard qu’à l’automne 2022.

Sur Chrome, on retrouve le trio accompagné principalement de Bnjmn.lloyd, compositeur principal parmi le trio de compositeurs qui fait partie du collectif. Ceux-ci font aussi appel à différents artistes de la scène montréalaise pour compléter les pièces : Hologramme, Pops & Poolboy, Antoine Richer en plus de Blaise Borboën-Léonard qui ajoute du violon sur deux pièces. Le résultat est le meilleur album à ce jour de LaF qui offre un plus grand spectre de rap à travers les 15 pièces de Chrome.

Il y a de nombreuses pièces solides sur Chrome. On peut penser au simple Donne-moi tout qui est résolument un « grower ». Entre les premières écoutes et les nombreuses fois à la chanter dans la douche, il faut y donner un peu de temps, mais ça fait son chemin. Si ce n’est pas le genre de pièce à immédiatement faire son effet, ce n’est pas à cause du manque de mélodie, mais bien à cause des chemins moins consensuels que décide de prendre le trio dans leur livraison. Le temps passé avec la pièce le rend bien et on finit par chanter à tue-tête l’excellent refrain de Jamaz.

Ce n’est pas la seule pièce marquante de Chrome. Le champ des possibles est particulièrement réussi avec les bons moments de Bkay et de SeinsSucrer qui rejoint le trio. Ce dernier offre de solides lignes et des jeux de mots surprenants. Blue Cheez, la chanson la plus sensuelle du répertoire de LaF, donnera peut-être envie de traîner au lit un dimanche matin pour étirer les plaisirs. Sur celle-ci, c’est Rau Ze qui vient chanter de beaux moments. Bisou létal est une pièce avec de solides mélodies et de bonnes lignes disséminées à travers l’album. Encéphale est aventureuse alors que Mantisse s’amuse à jouer dans des eaux plus chantées de son album solo. Ça marche très bien.

Dans les différentes entrevues en amont de la sortie, le trio de MCs a parlé de la maturité de leur écriture et il faut se rendre à leur constat. C’est en effet l’album le plus accompli de LaF qui ne perd pas pour autant sa folie qu’on aime déjà. Il la maîtrise simplement mieux. Une fois harnachée, cette fougue permet de faire carburer des pièces qui rentrent avec la même puissance que leur présence sur scène. Le détour par Chrome vaut entièrement le détour.

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