Lady Gaga
Chromatica
- Interscope Records
- 2020
- 46 minutes
Celle qu’on aura reconnu dans le film A Star Is Born, avec la pièce Shallow entre autres, Lady Gaga (ou Stefani Joanne Angelina Germanotta) nous propose ici un sixième album pour marquer son grand retour dans le paysage musical. La diva de la pop troque la Terre pour une toute autre planète. Bienvenue dans un nouveau monde. Voici Chromatica. Là où tous les déhanchements sont permis.
D’entrée de jeu, Chromatica fait pop. Gaga arrive avec 16 chansons bien ficelées en soumettant même quelques clins d’oeil aux années 80-90. Pendant Alice, les lignes de basse se déferlent sur une mélodie cadencée par la voix puissante de la chanteuse native de New York.
My name isn’t Alice,
but I keep looking for wonderland.
– Alice
Un peu plus loin, Lady Gaga s’allie avec Ariana Grande sur Rain on Me. Un hymne portant sur la force et la résilience. La chimie opère entre les voix des deux divas. On aime particulièrement les rythmes poussés par des arrangements électroniques efficaces et structurés. En plus, lorsque Gaga s’époumone en disant : « RAIN.ON.ME », la partie dansante prend alors tout son sens.
Chromatica est dansant du début jusqu’à la fin, pas de doute ici. Concernant les textes, ceux-ci sont plutôt sombres et intimes. On a l’impression que Gaga fait confiance à son public pour se délivrer de ses souffrances explicitées dans ses textes. Par exemple, sur Free Woman, la chanteuse fait référence à l’agression sexuelle qu’elle a subie à l’âge de 19 ans.
I’m not nothing without a steady hand
(I’m a free woman)
– Free Woman
Tandis que sur 911, elle nous parle de sa médication pour soigner ses troubles dépressifs. Dans un filon vocal « autotuné », Gaga prend une voix relativement robotique où encore une fois, elle encourage son public à danser.
My mood’s shifting to manic places
Wish I laughed and kept the good friendships
Watch life, here I go again,
I can’t see me cry
– 911
Il va sans dire que Gaga nous propose un chemin complètement différent que sur ses dernières parutions. Elle emprunte un chemin où il fait bon de danser sans se soucier de nos problèmes. C’est un peu ça la morale derrière Chromatica. Notons la puissante Sine From Above (avec le grand Elton John) qui ne fait que confirmer le tout. Sous des élans un peu dubstep, la pièce est loin d’être quétaine. C’est bien fait. Le seul bémol que je reprocherais est qu’elle est trop chargée, en termes de sons et d’arrangements. J’ai l’impression que ça pourrait lasser quelque peu l’auditeur.
Quoi qu’il en soit, j’ai le réel plaisir de donner une belle mention honorable à Gaga pour ce Chromatica. La production musicale est stupéfiante et que dire de la voix… cette fille peut chanter dans tous les registres que c’est impressionnant. Parions que ce disque jouera dans plusieurs voitures cet été… et ce, en boucle!