Critiques

Ève Cournoyer

Le labeur de la fleur

  • Sabot-de-Vénus
  • 2012
  • 37 minutes
7

«Vivre dans l’amour et dans la joie
Combattre les envies qui nous trainent vers le bas
Enrayer la souffrance
Comment le dire, ce qui nous fait peur
Chasser l’angoisse, prendre le bonheur»

– Extrait de La joie est à nous, première chanson du disque

Le labeur de la fleur est et sera le dernier opus d’Ève Cournoyer. La chanteuse, auteure-compositrice, reconnue pour sa démarche professionnelle sans compromis, est décédée le 12 août, quelques jours seulement après la sortie de son quatrième disque. Elle offre ici, pour ceux qui prendront le temps d’écouter ses ultimes compositions, un cadeau d’adieu intimiste et un direct au cœur.

Au travers la douzaine de chansons qui composent l’album, de La joie est à nous, à Difficile, en passant par Abandonnée et Tout ça me plaît, on suit cette recherche constante et sans fin d’Ève Cournoyer pour l’amour avec un grand A. Malheureusement, et peut-être parce que les histoires tristes constituent de meilleures compositions (comme chacun sait!), c’est de désillusions et de rejets qu’est fait ce disque. Non, il n’y a pas de happy end ici. «Aimer, aimer, aimer, voilà la difficulté. Jamais eu trop de luck, la preuve, j’suis tombé sur toé» chante-elle sur Peux pas aimer. Voilà qui résume bien le discours général entendu ici.

Décliné sous différentes formes musicales, et avec l’aide de son ami Roger Miron aux guitares, de Grégoire Carrier-Bonneau à la basse et de Miles Dupire-Gagnon à la batterie, Ève Cournoyer nous raconte ces (ses?) douloureux moments où l’on réalise que l’amour n’est plus au rendez-vous. «Si mon meilleur ami se transforme en soupir? La douleur creusera un vide, un trou où souffle souffrir. Si mon meilleur ami un soir devait me fuir?», s’inquiète-elle sur Le son des souvenirs.

Que ce soit dans la country Squelette, la rockabilly L’envahisseur ou la pop-rock Oublie, toujours ce même message, savamment décliné. Au final, on sort du dernier disque d’Ève Cournoyer avec un arrière-goût en bouche, celui de l’amertume. Comme si la femme qui venait d’avoir 43 ans n’avait pas goûté au petit côté sucré de la vie assez souvent. Mais bon, peut-être analysons-nous trop… Dommage que son parcours musical se termine ici, alors que l’on sentait l’artiste en pleine possession de son style bien à elle.

«Moi, je t’aime depuis le début
Dès l’instant où dans le noir je t’ai vu
J’ai pris, j’ai bien peur, de sombres chemins
Dans la lumière blanche se meurt mon chagrin»

-Extrait de la chanson Lumière blanche

Ma note : 7/10

Ève Cournoyer
Le labeur de la fleur
Sabot-de-Vénus
37 minutes

evecournoyer.com/

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