Critiques

King Buffalo

Longing to Be the Mountain

  • Indépendant
  • 2018
  • 42 minutes
8
Le meilleur de lca

Avec son nouveau disque, King Buffalo a su éviter les pièges du deuxième effort, apportant que de légères bonifications à son psych rock, nimbé de prog et de stoner.

Longing to Be the Mountain est un album aussi concis et expansif, que dynamique et introspectif à la fois. Pour le dire clairement, il est le meilleur disque que pouvait livrer le trio de Rochester, NY après le convaincant Orion (2016).

On reconnaît rapidement les compositions du groupe, la recette ne changeant évidemment pas. De longs crescendos mélodiques qui aboutissent sur d’épaisses couches de guitares et de basse. La formule se répète d’un titre à l’autre, mais sans jamais devenir monotone, le groupe conservant toujours une carte dans sa manche pour nous emmener vers d’autres strates.

Sur Longing to Be the Mountain, l’ajout d’ambiances, de pistes de guitares acoustiques, de séquences programmées et de claviers donne juste ce qu’il faut de nouveautés au son de King Buffalo pour le faire progresser et pour captiver les mélomanes qui ont usé à la corde leur copie de Orion (allô, j’en suis).

Une tournée intensive avec Elder et All Them Witches respectivement, deux poids lourds de la scène psych rock et stoner, a nettement contribué à cette assurance nouvelle du groupe, tant sur scène que sur disque. Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence qu’un des membres d’All Them Witches est l’architecte de Longing to be the Mountain. Qui de mieux pour faire ressortir sur disque les forces d’un groupe que quelqu’un avec qui on a partagé la scène pendant plusieurs semaines aux États-Unis et au Canada ?

Peu de groupes parviennent à produire un psych rock aussi équilibré entre les atmosphères, les mélodies et le côté plus terreux des guitares propres au stoner. Mais même dans ses moments les plus pesants, King Buffalo demeure un groupe dont le son est en suspens, destiné au ciel et aux étoiles.

L’expansif et le cérébral dans les pièces de Longing to Be the Mountain réside dans les effets de répétition, l’usage minutieux des pédales de délais, la voix monocorde mais douce de Sean McVay et la structure linéaire, mais toujours ascendante des compositions.

Dès les premières notes de Morning Song, qui sont un petit clin d’oeil à Shine On Your Crazy Diamond de vous savez qui, à la finale complètement psychédélique de Eye of the Storm, en passant par la pièce titre, meilleur morceau ici, Longing to Be the Mountain est un album précis, relativement court et efficace. Il est aussi un pari réussi brillamment par le trio.

 

 

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