L’an dernier, la bande à Nick Thorburn nommée Islands avait fait paraître l’obscur A Sleep And A Forgetting; conception sonore que votre modeste et fidèle critique avait appréciée, puisque la formation à l’origine montréalaise (maintenant californienne) avait délaissé le penchant un peu infantile/tropical qui animait ses chansons au profit d’une maturité musicale éloquente. Cette semaine, Islands revient avec un cinquième album au compteur titré Ski Mask.

Toujours cette pop orchestrale éclectique aux arrangements somptueux et raffinés… sauf que cette fois-ci, Islands nous présente un exercice stylistique constituant un pot-pourri de tout ce qu’il a élaboré au cours de sa carrière; comme si le groupe avait manqué un tant soit peu d’inspiration. Sur ce Ski Mask, le registre de ritournelles offertes par Islands est assez hétéroclite. On passe d’un pop-rock orchestral, à des hymnes inoffensifs exotiques (à la Vampire Weekend) de même qu’à des morceaux aux effluves country ou détenant de minuscules relents électros.

Curieusement, ça demeure somme toute cohérent et limpide, car le songwriting préconisé par Thorburn est d’une efficacité incontestable. Donc, même si cette sitedemo.cauction laisse une impression de redite et de surplace indéniable, l’écriture chansonnière vient sauver quelque peu la mise; mais c’est un disque qui se hisse indéniablement un cran en deçà du précédent effort.

Ski Mask catapulte malheureusement au premier plan les limites imaginatives d’Islands. Est-ce un disque annonciateur d’un chant du cygne imminent en ce qui concerne l’avenir du groupe? Si ce n’est pas le cas, Thorburn devra donner un important coup de barre à l’esthétique sonore prescrite (probablement en amenant un réalisateur étranger aux habitudes créatives d’Islands) sinon la formation pourrait commencer à ennuyer sérieusement ses admirateurs de la première heure.

Qu’à cela ne tienne, quelques morceaux ont retenu notre attention du fait que Nick Thorburn est loin d’être un artiste dépourvu de compétences. L’excellent simple Wave Forms, la quelque peu «beachboyesque» Death Drive, l’héroïque Becoming The Gunship, la mélancolique cadencée Sad Middle ainsi que la valse pop-rock Of Corpse font partie des pièces maîtresses de Ski Mask.

Apologistes d’Islands, vous allez malgré tout réussir à affectionner ce disque puisque l’efficacité chansonnière demeure en vigueur, mais ce Ski Mask n’élargira pas le bassin d’admirateurs accoutumés aux morceaux orfévrés sitedemo.caigués depuis 2006. De toute manière, pendant ou après Islands, Nick Thorburn devrait être en mesure de nous concocter quelques bijoux de chansons pop… L’homme possède trop de talent!

Ma note : 6/10

Islands
Ski Mask
41 minutes
Manqué

islandsareforever.com/news/

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