Critiques

Hey Wow

1974-1979

  • Indépendant
  • 2019
  • 34 minutes
7

Les vétérans Jean-Marc Lalonde (accordéon et chant), Kevin Daoust (guitares), Martin Newman (basse) et Ross Murray (batterie et réalisation) ambitionnent de réhabiliter l’accordéon comme principal instrument à faire swinguer votre compagnie.  Le quatuor ottavien Hey, Wow fait d’abord paraître quelques simples très valables (dont la traditionnelle Des mitaines pas d’pouce en hiver et le rock On s’est battu au IKEA) puis les rassemble dans le EP Leurs plus awesome succès! en 2016. Un greatest hits pour commencer? Pas le temps de niaiser! Dans ce recueil prometteur, la pièce Vers un futur meilleur annonçait le mélange de styles concocté pour le premier album du groupe, 1974-1979, paru le 7 juin.

Ces jours-ci, les Franco-Ontariens doivent composer avec les politiques du raffiné Doug Ford. Dans la région d’Ottawa, une deuxième tornade en moins d’un an vient de secouer la quiétude des habitants. Au surplus, les exploits du Hamburglar sont déjà de l’histoire ancienne.

Existe-t-il un lien de cause à effet entre ces réalités déprimantes et l’évasion dans le temps dans laquelle Hey, Wow nous entraîne? Chose certaine, 1974-1979 propose une potion trad-rock-disco-funk vous invitant à incarner la dancing queen à ceinture fléchée en vous. L’humour étant intégré à la recette, on y trouve des textes comiques, et le gag du titre du EP de 2016 est réexploité : l’album est présenté comme une compilation du meilleur de Hey, Wow, un « vieux » band qui aurait fait un tabac entre 1974 et 1979.

L’assortiment de neuf compositions offre des moments convaincants. Pour un, le medley de reels aux accents rock B.E.F.R. (pour Big Epic F***ing Reels) qui ouvre l’album réjouira l’amateur de Vilain Pingouin, surtout celui de Roche et roule.

Pour boire, il faut vendre, version modernisée et disco d’une chanson à boire traditionnelle, atteint aussi la cible après quelques auditions.

Fuckingment bon se démarque par son côté funky (merci, pédale wah-wah) et par ses passages de rock d’aréna seventies intéressants. Sly and the Family Stone rencontre Queen.

Creepy dépanneur, très groovy, se révèle la plus grande réussite du lot même si les segments humoristiques parlés de l’invité Stef Paquette, qui personnifie le « préposé chevelu en track pants, mais torse nu » dudit dépanneur, sont moins drôles qu’espéré. Hormis ce détail, l’interprétation vocale de Lalonde y est très juste et son jeu d’accordéon impressionnant.

De petits défauts? Des auditeurs pourraient rester perplexes à l’écoute du texte de La goutte, morceau préalablement endisqué par Le Groupe Swing. Cela dit, Lalonde démontre dans l’ensemble de l’album qu’il est un conteur plutôt doué. Ce dernier abuse par ailleurs peut-être un brin des « oh yeah! » lorsqu’il chante, mais ça va de pair avec la passion qu’il communique.

Conclusion? La proposition de Hey, Wow est originale. C’est un effort manifestement enregistré dans le plaisir par des pros à la vaste culture musicale. Cette création sympathique rocke et groove joyeusement. Si le mélange de styles évoqué vous tente, vous y trouverez votre compte : ces messieurs-là savent ce qu’ils font.  Un band à voir en concert.

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