Critiques

Heartless Bastards

Restless Ones

  • Partisan Records
  • 2015
  • 41 minutes
6,5

Heartless BastardsAvant d’avoir écouté attentivement ce Restless Ones des Heartless Bastards, on a fait le tour sommairement des parutions précédentes du quatuor afin d’en savoir un peu plus sur ce groupe classé garage rock, originaire de Cincinnati, Ohio et résident maintenant à Austin, Texas. Souvent comparés aux Black Keys (peut-être le vieux stock du tandem, mais certainement pas le plus récent), les Bastards prennent un virage plus rock classique, sans perdre le penchant salopé de leur musique… et ce n’est pas mauvais, sans être transcendant.

C’est que voyez-vous, cette formation se fie beaucoup à la qualité d’écriture de ses chansons et sur cette conception sonore, le meilleur côtoie le potable. N’eût été ces ritournelles un peu quelconques, ce Restless Ones aurait obtenu une bien meilleure appréciation. D’entrée de jeu, la bande nous gratifie de trois excellents morceaux: la jouissive Wind Up Bird (coup de chapeau au jeu de batterie de Dave Colvin), le pop-rock efficace Gates Of Dawn et le petit côté rock académique, un peu Pretenders, évoqué sur Black Cloud… et du coup, on se dit qu’on a affaire ici à un fichu de bon disque.

Sans dire que ça dérape sérieusement par la suite, on peut affirmer que l’excellence chansonnière diminue d’une bonne coche, et ce, malgré la performance sans tache de la chanteuse et meneuse Erika Wennerstrom. On adore sa voix chaude, un brin granuleuse et un tantinet inharmonieuse, ce qui confère à ce rock somme toute orthodoxe un charme indéniable. Ceux qui ont affectionné les Byrds, le vieux R.E.M. et les Replacements pourraient se laisser séduire par ce Restless Ones… mais on est loin de la réinvention du genre.

Le disque renferme plus que sa part de bonnes pièces. On pense entre autres à Journey qui sonne comme un air de Roger McGuinn, à la performance vocale frémissante de Wennerstrom sur Pocket Full Of Thrist de même qu’au folk rock éthéré titré The Fool. Là où l’on perd un peu d’intérêt, c’est quand les Heartless Bastards ne vont pas droit au but en tentant d’expérimenter inutilement avec les effets de guitares. On fait référence à la conclusive Tristessa qui sert de bon somnifère. On aurait souhaité une fin de parcours nettement plus stimulante.

Néanmoins, les adeptes de rock élémentaire qui ne se prend pas la tête sauront apprécier ce Restless Ones; un disque franchement réconfortant. Néanmoins, il ne faudrait pas s’attendre à ce que les Heartless Bastards fédèrent une armée de rockeurs, car bien honnêtement, après cinq albums, la formation est actuellement à son meilleur et est probablement condamnée à jouer en début d’après-midi, au gros soleil, dans un festival près de chez vous… il n’y a rien de mal à ça. S’agit de respecter ses valeurs et il faut donner à ce groupe ce qui lui revient: il est totalement intègre!

Ma note: 6,5/10

Heartless Bastards
Restless Ones
Partisan Records
41 minutes

http://www.theheartlessbastards.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gDTZhsfCXkA[/youtube]

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