Critiques

Gorillaz

The Now Now

  • Parlophone Records
  • 2018
  • 41 minutes
7,5

Damon Albarn avait dit en entrevue l’an dernier, après la sortie de Humanz, qu’il n’avait pas l’intention d’attendre un autre 7 ans avant la venue d’un nouvel album de Gorillaz. Gageons que lorsqu’il a dit ça, il savait déjà que certaines pièces de The Now Now étaient bien en route. Albarn accouche d’un album de Gorillaz qui ressemble beaucoup plus à son projet solo que les moments de gloire du groupe cartoonesque.

Un certain sentiment d’ennui et de légère dépression se dégage de The Now Now, tout en livrant tout ça sur des pièces colorées au funk pansu. C’est en raison de ce sentiment de fatigue que les parallèles avec Everyday Robots sont faciles à faire. On y retrouve très peu de collaborations, contrairement à Humanz, où les apparitions vedettes s’enchaînaient. The Now Now compte sur de nombreuses mélodies efficaces et même si musicalement, ce n’est pas l’album le plus aventureux de Gorillaz, il s’agit tout de même d’un album bien intéressant.

Ça sent la Californie à plein nez sur la nouvelle galette. Humility, l’extrait qui accompagnait l’annonce de la sortie de l’album et qui entame ce dernier, est une pièce au groove efficace, aux claviers féériques, à la mélodie accrocheuse et au résultat final bien appréciable.

I’m the lonely twin, the left hand
Reset myself and get back on track
I don’t want this isolation
See the state I’m in now?

– Humility

Cette dernière compte sur l’apport de George Benson à la guitare alors que Hollywood fait de la place à Snoop Dogg et Jamie Principle. Celle-ci est une dansante ritournelle qui n’est pas sans rappeler quelque peu la french touch et la house. Ça fonctionne très bien. Lake Zurich continue dans cette veine dansante qui ravive les années 80 sans les mauvais côtés, juste les lampes au néon de couleurs éclatantes. Même son de cloche de Tranz qui compte sur des mélodies très réussies.

The Now Now n’est pas qu’une occasion de danser. On y retrouve plusieurs pièces plus calmes et mélancoliques. C’est là que les rapprochements avec Everydays Robots sont vraiment très faciles. Idaho est une pièce plus posée aux atmosphères tout de même intéressantes. On y entend des bruits d’eau, un rythme qui rappelle un cheval allant clopin-clopant et un riff de guitare inspiré du country. Fire Flies prend plutôt un chemin rappelant le R&B qui prend de l’ampleur lors du refrain. Souk Eye possède une belle mélodie où l’amour et la mélancolie s’entrecroisent dans l’attente de l’autre.

Why you rolling waves over me now, that’s all I need, dreaming
Waiting on a lady, come find me, be forgiven
I’ll be a regular guy for you, I never said I’d do that
Why you looking so beautiful to me now when you’re so sad?

– Souk Eye

C’est un retour sur album très réussi pour Gorillaz. Un album plus personnel de la part d’Albarn qui mélange des trames enlevantes avec des mélodies mélancoliques. Un album qui se dirige dans une autre direction que Humanz, mais qui finalement, nous offre des moments plus forts de musique.

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