Gabrielle Shonk
Across the Room
- Arts & Crafts
- 2023
- 40 minutes
Après sa participation à La voix en 2014, Gabrielle Shonk avait signé chez Universal Music Canada pour lancer son premier album. Est-ce que c’est dû à cette filiation ou non que la facture de son album homonyme était très pop convenue? Dans tous les cas, on y découvrait aussi une autrice-compositrice-interprète qui était capable d’écrire de bonnes chansons avec une voix impressionnante remplie de la chaleur nécessaire pour chanter du soul.
Avec Accross the Room qui sort chez Arts & Crafts, c’est un peu différent. Remarquez, la maison de disques est en partie propriété du grand boss d’Universal Music Canada, mais ce n’est pas la même mentalité la caractérise. Cette fois-ci, l’album a été enregistré avec Jesse Mac Cormack à la réalisation et aux multiples instruments, avec le multi-instrumentiste Jessy Caron et Pierre-Emmanuel Beaudoin à la batterie.
Dès les premières notes de How I Used to Be qui ouvre l’album, on capte la différence. Le son est chaleureux et la voie est grande ouverte pour que Grabrielle Shonk fasse de la magie avec sa voix. C’est convaincant dès le début. On se fait happer par le très beau refrain qui compte sur un chœur efficace dans sa mélancolie. On retrouve un peu la même chose sur la lancinante Quand le calme reviendra, seule pièce en français sur Across the Room.
Il y a quelques pièces qui sortent du lot. C’est le cas de la contagieuse et entraînante People Pleaser. Celle-ci fait l’apologie de ne pas s’excuser pour tout dans la vie. Bien que Shonk livre une bonne interprétation, c’est la guitare qui retient l’attention avec ses textures intéressantes et sa suite d’accords un peu inusitée. Cette même dynamique efficace est présente sur Aftertase, une pièce qui joue un peu plus sur les instruments synthétiques et qui complètent bien la voix de Gabrielle Shonk.
Un des défauts de l’album, c’est l’enchaînement de la première moitié de l’album. C’est très mélancolique et un peu sur le même ton de la première à la cinquième chanson. C’est soit mélancolique, soit un peu aérien. Ça manque un peu d’énergie pour nous agripper les pieds sur terre. Au fil des écoutes, ça donne l’impression que l’album prend du temps pour se lancer. C’est dommage parce que les chansons prises individuellement ne sont pas vilaines, mais l’enchaînement est un peu plus lourd à prendre que nécessaire.
Ça demeure qu’Across the Room est un immense pas en avant pour Gabrielle Shonk. En fait, j’ai l’impression que c’est un album qui ressemble plus à la talentueuse autrice-compositrice-interprète et qui lui permet de faire briller son talent à sa juste valeur.