Critiques

Fontaines D.C.

Dogrel

  • Partisan Records
  • 2019
8
Le meilleur de lca

Il se passe quelque chose dans le post-punk au Royaume-Unis en ce moment. Ce qui est particulier, c’est qu’on ne peut pas rassembler les groupes sous une bannière ou dans une catégorie particulière. D’un côté, il y a IDLES qui le point en l’air, dénonce les dérives de la société et d’un autre Shame qui est tout simplement déjà trop dégoûté de l’état des choses.

Entre les deux, il y a Fontaines D.C. qui se plaint de la condition humaine et qui reflète une Irlande qui encore une fois semble aux prises avec des tensions sociales qui menacent ses habitants. Fontaines D.C., c’est aussi le regard que porte de jeunes hommes sur ce qui les entoure. On y retrouve une mélancolie qui rappelle Oasis ou encore The Smiths particulièrement sur Television Screens et son chant monotone.


The breeze in the night time would kill you stone dead
It was the message I heard when the company said
« There is no warning and there is no future »
I like the way they treat me but I hate the way they use her
I hate the way they use her

Roy’s Tune

Qui est cette femme que la compagnie abuse? Est-ce que c’est que la blonde du protagoniste qui travaille dur pour son labeur dans une ville ouvrière? Ou est-ce le drame contemporain qui se joue entre la possibilité de manger et la nécessité de changer nos pratiques face aux changements climatiques? Dans tous les cas, une mélancolie romantique et bienveillante habite Roy’s Tune.

The Lotts traduit le lieu de répète du groupe où les seringues usagées trainaient sur le trottoir. Le tout est chanté avec une solide mélodie punk. Liberty Belle et Sha Sha Sha y vont de rythmes et de trames qui rappellent The Clash et les groupes punks de la première vague punk britannique. Fontaines D.C. sait se faire plus bruyant aussi. On le remarque sur Too Real qui nous envoie un mur de son.

Dublin City Sky qui ferme la marche est d’une magnifique mélancolie et qui transporte à Dublin après une soirée arrosée, qu’on y soit déjà allé ou non.

My childhood was small
But I’m gonna be big

Big

Fontaines D.C. livre ici un des meilleurs albums de l’année 2019. Leur son est tout de même accessible et saura séduire ceux qui ne sont pas nécessairement familiers avec le post-punk. Le plus grand défi est d’épouser le style de chant de Grian Chatten. Le reste suit naturellement.

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