Critiques

Lydia Képinski + Mon Doux Saigneur + Émile Bilodeau + Matt Holubowski + Éric Charland...

Héritage

  • GSI Musique
  • 2018
  • 37 minutes
5

Pour les 30 ans de la mort de Félix Leclerc, GSI musique a décidé de donner comme mandat à Monique Giroux de conceptualiser un album pour commémorer le tout. L’idée de base est excellente : demander à de talentueux artistes de la relève québécoise qui n’ont pas encore 30 ans, et donc qui sont nés après la mort de ce monument québécois de visiter ce répertoire.

Ça devait être un projet magnifique.

C’est finalement un projet gériatrique.

Parce qu’avec tout ce talent U-30, l’équipe a décidé de faire confiance à un quintette à cordes de l’OSM. De toutes les options qui s’offraient aux concepteurs, il me semble que certaines auraient été plus appropriées pour faire découvrir Félix Leclerc à la jeune génération. Ça donne l’impression qu’on a décidé qu’on allait présenter Félix Leclerc à ceux qui ont plus de 60 ans qui habitent Westmount et Outremont. C’est certainement une chance ratée de revisiter un répertoire pour le présenter à un nouvel auditoire.

C’est très dommage.

Parce que la sélection de texte est magnifique, les artistes choisis généreux et talentueux, le quintette à cordes magnifique, mais l’ensemble donne un résultat qui sonne plus poussiéreux que les enregistrements originaux de Félix Leclerc. À ce compte, vaut mieux retourner voir ceux-ci qui malgré les années qui s’accumulent, se défendent encore d’eux-mêmes.

Héritage est sobre et gentil. Ce qui est dommage pour des textes qui méritent qu’on vive pleinement. Lydia Képinski a été dégriffée sur L’an 1, Émile Bilodeau est sage sur Les 100 000 façons de tuer un homme et Mon Doux Saigneur est impliqué à fond sur Notre sentier. La seule qui semble un peu garder sa personnalité est Lou-Adriane Cassidy sur La vie, l’amour, la mort. L’ailleurs de Matt Holubowski n’est pas méchant non plus.

C’est dommage que ces jeunes pleines personnalités qui ont encore le goût de refaire le décor n’aient pas pu refaire Félix. Comme Groovy Aardvark, Bernard Adamus ou encore Louis-Jean Cormier l’ont fait par le passé.

Les albums-hommage, c’est toujours un exercice périlleux et malheureusement sur Héritage, ça ne passe pas tout à fait. Tout le monde a bien fait. Les cordes sont magnifiques. Les chanteurs justes. Mais ça reste absolument conventionnel et convenu. Mais bon, ça fera peut-être découvrir à un public plus âgé ces jeunes musiciens talentueux.

Mais Félix, lui, ne se fera pas aborder par la jeunesse. Et me semble que ça serait bien que la jeunesse apprennent à connaître un de nos plus grands poètes.

Je l’ai dit que je trouve ça dommage, hein?

 

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