Feeble Little Horse
Girl with Fish
- Saddle Creek
- 2023
- 26 minutes
Les sonorités de distorsions plutôt rondes et saturées ont la côte à nouveau dans les jeunes groupes ces temps-ci. On l’a vu un peu plus tôt cette année avec Wednesday et c’est au tour de Feeble Little Horse de rejoindre la parade. Le groupe de Pittsburgh offre sur Girl with Fish un album de rock intéressant qui ne refuse pas la dissonance et qui affectionne les sonorités des années 90 un peu en filiation avec Speedy Ortiz.
Feeble Little Horse propose un deuxième album qui confirme leur place parmi les groupes indépendants du moment à suivre. C’est à la fois rafraîchissant tout en faisant appel généralement à des sonorités et des structures de chansons qui sont très familières pour le fan de rock alternatif. Les quatre membres du groupe trouvent aussi un bon équilibre entre des pièces plus intimes et des moments de rock plus aux sonorités plus expansives.
Feeble Little Horse aime créer des contrastes comme sur Sweet alors que la chanson commence avec un moment plutôt puissant en guitare pour ensuite tomber dans un échange entre Lydia Slocum et Seb Kinsler à la voix alors que la musique se fait plus nuancée pour ensuite redevenir puissante et charnue. Ces jeux de contrastes sont très réussis et ce n’est pas la seule fois que le groupe utilisera cette façon de procéder. C’est le cas aussi sur l’excellente Tin Man qui était l’un des simples à paraître en amont de la sortie de Girl with Fish.
Dans les chansons moins puissantes en guitares, le groupe n’est pas sage pour autant. Pocket est un bel exemple de sa capacité à miser sur des sonorités plus douces tout en refusant de rentrer dans une livraison dites plus conventionnelle. C’est encore une fois franchement réussi. Station qui la suit est aussi un moment très agréable en compagnie du groupe tout en restant dans une certaine réserve dans les décibels. Lydia Slocum sait très bien naviguer les deux avec sa voix légèrement nonchalante tout en étant honnête et authentique.
Du côté plus bruyant de la formation, la grosse distorsion de Streamroller est très agréable, la mélodie de Freak convaincante et les sonorités de Paces riches. C’est vraiment un album audacieux qui rappelle les premiers de Speedy Ortiz autant dans les choix de textures que dans la liberté totale que le groupe se donne dans l’écriture. Un must pour les fans de rock.