Critiques

Factory Floor

Factory Floor

  • DFA Records
  • 2013
  • 53 minutes
8
Le meilleur de lca

683ab497Je pense ne pas avoir vu un aussi bon nom de groupe depuis des années que Factory Floor. Si des musiciens voulaient évoquer en deux mots la musique industrielle, les planchers de danse, l’héritage musical de New York autour de 1970 (la Factory d’Andy Warhol) et de Manchester autour de 1980 (les disques Factory), et même la monotonie du travail du prolétariat le poussant à exprimer son désarroi par la musique, ils pourraient difficilement faire mieux que «Factory Floor».

Ce trio britannique s’attire cependant des éloges pour bien plus que son nom. Depuis 2008, il lance des simples et des remix au compte-gouttes, alimentant une réputation quasi mythique pour ne sitedemo.cauire que des bombes sonores concoctées pour le coin le plus sombre de la piste de danse, celui où personne ne porte de couleurs vives.

Cet album qui s’est fait attendre nous arrive par le biais des disques DFA de James Murphy. Factory Floor et Murphy ont bien des influences en commun, notamment des géants comme Kraftwerk, The Fall et New Order, le krautrock, et le house classique de Detroit. Le trio britannique tire une grande leçon de ses influences: être répétitif, ça fonctionne. Bien que ses rythmes soient éminemment dansables, Factory Floor préconise une approche plus chaotique, austère et étouffante que LCD ou les artistes les mieux connus de l’écurie DFA.

La première pièce, Turn it Up, donne bien le ton à l’album. Elle vous ordonne par son titre de monter le volume, puis s’installe solidement dans un rythme répétitif aux variations nuancées. Une écoute distraite vous fera décrocher, mais portez attention à ces nuances et vous serez captifs pour la suite. Et la suite frappe fort. Here Again et Fall Back sont parmi les meilleures chansons jamais lancées par Factory Floor, avec des beats soutenus, des variations dynamiques prenantes et la voix désincarnée de Nik Void en guise de décorations.

L’album compte sept pièces et trois intermèdes, ce qui pourrait avoir l’air un peu court pour un long-jeu qui arrive si tardivement. Factory Floor ne ramène toutefois qu’un seul de ses vieux simples, l’excellente Two Different Ways de 2011, et même les pièces les moins séduisantes de l’album, soit les deux dernières, Work Out et Breathe In, ne peuvent pas être considérées comme du simple remplissage. Elles viennent plutôt ajouter des variations moins grisantes sur les thèmes répétitifs qui font la marque de commerce du trio. Sans cette conclusion, on aurait un autre mini-album à tout casser comme Untitled en 2010. Ce qu’on a à la place est un album très solide qui marque enfin le jalon qui manquait au parcours de Factory Floor.

Ma note : 8/10

Factory Floor
Factory Floor
DFA
53 minutes

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