Eno.Hyde + Brian Eno
Someday World
- Warp Records
- 2014
- 45 minutes
Cette semaine, le légendaire musicien/arrangeur britannique, âgé de 65 ans, Brian Eno, s’associe au leader de la formation électronique Underworld, nommé Karl Hyde, afin de lancer sur le marché Someday World. Eno est surtout reconnu pour son éloquent travail de réalisation auprès des formations U2, James, Devo, Ultravox et plusieurs autres. De son côté, Hyde a fait paraître en 2010 (avec Underworld) Barking. Les deux vétérans sont demeurés somme toute assez actifs au cours des dernières années.
Plusieurs artistes de renom sont venus prêter main-forte aux deux créateurs. Entre autres, Will Champion (Coldplay), John Reynolds et Andy Mackay de Roxy Music ainsi que la fille de Brian Eno, prénommé Darla, qui prête sa voix en arrière-plan sur quelques morceaux. Les vieux routiers sitedemo.caiguent un électro-pop détenant quelques effluves jazzistiques et lorgnant à quelques occasions vers une esthétique rock. Voilà une sitedemo.cauction qui ne se prend pas la tête, qui ne réinvente rien, mais qui fait correctement le travail.
La plupart des chansons sont intelligemment cadencées, grâce à l’utilisation de rythmiques synthétiques alliées parfois à une véritable batterie. Les mélodies de Hyde sont orfévrées/fédératrices et le travail de réalisation est absolument limpide; de la belle besogne de la part d’Eno et de son jeune acolyte de 22 ans, Fred Gibson. Ceci dit, ce Someday World manque un je-ne-sais-quoi d’originalité qui aurait permis à votre dévoué critique d’apprécier fondamentalement cette sitedemo.cauction.
Au fil des écoutes, l’ennui a fait son apparition à quelques moments. On pense par exemple à Strip It Down qui se veut mélodiquement un peu faiblarde ainsi qu’à Mother Of The Dog qui fait penser à un Depeche Mode linéaire et soporifique. Rien de bien dommageable, puisque nos vieux briscards s’en tirent relativement bien sur la plupart des morceaux, grâce aux légendaires superpositions sonores (signature éloquente d’Eno) amalgamant synthés, boîte à rythmes et claviers de toutes sortes. De plus, le penchant organique de l’affaire demeure intact à la faveur des quelques pistes de guitares arpégées apparaissant, çà et là, tout au long de l’opus.
Parmi les ritournelles qu’on a particulièrement affectionnées, on a noté la ligne de synthétiseur aux accents jazziques sur When I Built This World (chanson la plus inventive du disque), le refrain fédérateur dans A Man Wakes Up, l’utilisation judicieuse des cuivres sur Daddy’s Car de même que la frémissante balade intitulée To Us All.
Sans être une parution mémorable, ce Someday World obtient aisément la note de passage. On ne peut que respecter le travail de ces deux vétérans qui font preuve d’une impeccable maîtrise musicale, même si l’ensemble manque sérieusement de fraîcheur et de singularité. De toute façon, ces deux chevronnés musiciens ne doivent rien à personne et ont chèrement gagné le droit de s’amuser et de confectionner un album comme bon leur semble. Adéquat!
Ma note: 6,5/10
Eno.Hyde
Someday World
Warp Records
45 minutes
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