Editors
Violence
- PIAS
- 2018
- 44 minutes
Le groupe anglais Editors nage dans les talles de l’indie-rock depuis plusieurs années. À l’instar d’autres groupes du même acabit, ils ont opté pour un tournant un peu plus synthétique dans les dernières années. Après un passage à vide, la formation avait repris un peu de poil de la bête avec la sortie d’In Dream en 2015. Quel Editors allions-nous retrouver cette fois-ci?
Eh bien, ce n’est pas le pire, c’est certain. Ce n’est pas le meilleur non plus. Editors nous livre un album aux ambiances sonores sombres alors que les thématiques abordées sont celles des difficiles relations humaines. La formation possède un talent certain pour la mélodie et c’est une fois de plus mis de l’avant sur Violence. Ce n’est pas le groupe avec la plus grande originalité, mais il est efficace pour livrer la marchandise.
Cela donne qu’on n’accroche pas en particulier à une chanson à quelques exceptions près. Notamment la puissante et surprenante Hallelujah (So Low) qui réussit à incorporer dans la même chanson des moments acoustiques, des moments de synthétiseurs et des attaques violentes de guitare électrique aux sonorités artificielles sans que cela jure. C’est en soi une réalisation peu banale. On les retrouve dans un monde sonore qui n’est pas sans rappeler Muse sans que cela soit du pastiche.
Parmi les bons coups de l’album, on peut aussi pointer l’entraînante Magazine qui compte sur une mélodie très efficace. Tom Smith mène le tout avec aplomb et la bonne dose d’énergie nécessaire à la chanson. No Sound But the Wind est une chanson au piano qui prend les allures de reprise de Moonface. Smith se met à chanter comme le membre de Wolf Parade. Le problème, c’est que ça semble vraiment être une reprise tant ses maniérismes vocaux lui ressemblent. C’est un peu bizarre.
Dans l’ensemble, Violence a une petite tendance à manquer de saveur par moment. Ce n’est jamais mauvais ou carrément pauvre. Mais ça manque tout de même de surprises. Il y a quelques chansons réellement solides qui valent le détour. Puis, sur le reste, on reste sur notre faim. N’en demeure pas moins que le groupe anglais livre ici une performance tout à fait honnête de laquelle il n’a pas à rougir. Un album qui maintient en vie le renouveau mis en place sur le précédent opus, In Dream.