Critiques

DZ Deathrays

Bloody Lovely

  • I OH YOU records
  • 2018
  • 37 minutes
7

Si en Occident le rock se meurt, les Australiens, depuis une quinzaine d’années du moins, y insufflent une bonne dose de fougue si essentielle à la pertinence ce genre musical. Sans intensité, sans furie et sans une petite dose d’inventivité, le rock est une musique inintéressante. DZ Deathrays est un duo qui existe depuis 2008. Après Bloodstreams (2012) et Black Rat (2014), voilà que le tandem formé de Shane Parsons (guitare, voix) et Simon Ridley (batterie, programmation) était de retour la semaine dernière avec Bloody Lovely.

Près de quatre années séparent cette nouvelle production de la précédente et, bien entendu, la musique de DZ Deathrays a évolué. Le contraire aurait été franchement préoccupant. Les habituelles influences noise-pop, post-punk et grunge sont toujours en vigueur. Une excellente nouvelle.

Certains connaisseurs ont déjà classé la paire dans la catégorie « dance-punk ». Cette fois-ci, les ascendants groovy s’effacent passablement afin de mettre de l’avant l’explosivité naturelle du groupe. Exit le balancement des foufounes. Une autre bonne nouvelle en ce qui me concerne !

La réalisation, elle, est plus musclée, plus « radio FM » et, à mon grand étonnement, ça fonctionne. Même si le son est plus rassembleur, DZ Deathrays ne perd rien de sa ferveur, ou si peu. Mélodiquement parlant, Parsons maîtrise toujours son sens de « l’accroche » qui nous donne envie de chanter en chœur avec lui et les riffs qui tuent sont légion. Ce Bloody Lovely est assurément plus réfléchi, plus travaillé, moins juvénile et les chansons demeurent toujours aussi efficaces.

Bloody Lovely regorge de brûlots pop-rock. Vous aurez envie de monter le volume; assez pour importuner votre voisin en quête de plaisirs plus consensuels… Feeling Good, Feeling Great est un hymne à la « Cobain/Nicholls » (Nirvana, The Vines) qui fait taper frénétiquement du pied. Le riff principal de Like People est imparable. Bad Influence a réjoui le punk qui sommeille toujours en moi et qui ne demande qu’à revenir à la vie. Back & Forth est d’une puissance admirable. Et la conclusive Witchcraft, Pt II se rapproche de ce que propose King Gizzard & The Lizard Wizard, en moins labyrinthique. Par contre, on aurait pu aisément se passer de Guillotine et Afterglow. Deux pièces qui remémorent le punk rock domestiqué de Sum 41. Et ça, ce n’est vraiment pas une bonne nouvelle…

Puisque la vaste majorité des groupes rock le font après quelques albums, DZ Deathrays amorce aussi un virage fédérateur… assez réussi ! Si vous avez un faible pour des artistes comme Nirvana, The Vines, Pixies, Jeff Rosenstock et Jeff the Brotherhood, vous passerez un bon moment.

 

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