Critiques

Dumas

Mes idéaux

  • La Tribu
  • 2018
  • 36 minutes
6,5

Sur la piste de danse?

Ce lieux magique où nous invitait Dumas lors de sa tournée précédente sera-t-il notre lieu de rencontre pour son dixième album en carrière. En 2014, il lançait son deuxième album homonyme qui était généralement réussi. Depuis quelques années, Dumas nous offre des créations qui flirtent avec les mêmes attributs. Musicalement, il y a un son Dumas et celui-ci sait le reproduire avec une constance parfois presque épeurante. Malgré une certaine stagnation dans ses constructions de chansons, il reste un parolier fort doué et un interprète hors pair.

D’ailleurs, à plusieurs moments sur Mes idéaux, ceux qui avaient le coup de foudre pour Le cours des jours, retrouveront ce Dumas qui sait décocher une bonne droite sur la mâchoire avec un vers intelligent bien livré.

Le son des sirènes

À l’heure juste avant la pénombre

C’était l’automne

J’crois que je revenais du Chinatown

On est entré en collision

Ton mascara qui coule

Ton hoodie des Pixies

Bonjour le vertige

Et c’est parti en vrille

– Vertigo

Ce qui est marquant dans l’écriture de Dumas, c’est sa capacité de peindre des fresques limpides. Le tout est couché sur une trame où le drum machine se fait aller et donne envie de taper du pied. Gageons qu’en spectacle, ça va se danser sur la piste de danse. Tout comme la chanson-titre qui fait aussi appel aux sonorités du début des années 2000 doublé d’un refrain fédérateur et efficace.

Dumas se fait aussi plus intime avec 1995 où sa voix côtoie une guitare acoustique en nous envoyant un refrain fort contagieux. À l’est d’Eden, qui est un peu plus charnu musicalement, nous garde tout de même dans une atmosphère mélancolique qui lui sied bien. De son côté, Le déserteur de Fort Alamo rappelle deux caractéristiques de Dumas : les pièces atmosphériques et cette fascination pour une Amérique onirique, celle de Kerouac et des Beatnicks.

Dumas ne réinvente pas la roue sur Mes idéaux. Il lance plutôt un album qui lui ressemble et qui reste dans les talles qui lui sont propres depuis le début des années 2 000. Bien que ce soit convenu dans la construction de chanson, c’est bien écrit, bien interprété et fort bien exécuté. Dumas ne fait plus la révolution, mais nous chante encore sa nostalgie de ces années où il avait envie de refaire le monde. Et il le fait bien.

 

 

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