Là où bien des formations dites « dream pop » donnent dans la surenchère de guitares éthérées avec un parti pris pour la lenteur, Ducks Ltd. donne à fond dans l’énergie pop. Le tout dans une concision pop remarquable alliant les arpèges ensoleillés de la Telecaster et les variations de rythmes soutenus. Cathedral City demeure un bon exemple de cette réjouissante dichotomie. On Our way to the Rave emprunte même au punk son côté fonceur, voire son effronterie, sans trahir l’âme du duo torontois.

Dès Hollowed Out, cette mixture sublime entre le trippy des arrangements et la cadence infernale des rythmes fait son effet. Train full of gasoline (inspiré par les tragiques événements du Lac-Mégantic en 2013) abonde dans le même sens. Avec des détours presque – PRESQUE – country dans les arrangements. Le tout soutenu par des licks de guitares que ne renieraient pas Johnny Marr des Smiths ou John Squire des Stone Roses. Et sûrement plusieurs autres qui ont pu influencer messieurs Tom McGreevy et Evan Lewis.

Non seulement l’unité de l’album demeure un atout, mais il est même difficile de ne pas l’écouter d’une traite dès les premières notes. Chacune des chansons ici rassemblées aurait pu sortir en simple. Que ce soit The Main Thing, A Girl, Running ou Deleted Scenes. Et elles s’enchevêtrent sans répit.

Étonnamment, la pièce qui sonne le moins comme un extrait représentant l’album, Heavy Bag, est bel et bien sorti comme simple tout juste avant la sortie officielle de l’album.

Oui, les amateurs de DIIV ou de Goon Sax vont se régaler, mais pas qu’eux. On en prendrait toujours plus de cette pop furtive, sucrée et psychédélique à la fois. Avec de fortes résonances jangle-pop.

En écoutant les 9 pièces de Harm’s Way, on se surprend à nommer ici et là mille et un groupes qui ont pu influencer Ducks Ltd. mais en fin de compte, cet amalgame si réussi n’appartient qu’à eux. Dommage de les avoir manqués en show pour le Taverne Tour le samedi 10 février le lendemain de la sortie de Harm’s Way. Honte à moi! Pour me consoler, je l’écoute sur repeat d’un bout à l’autre depuis. Meilleur moyen de faire arriver le printemps plus vite.