Critiques

Digitalism

Mirage

8
Le meilleur de lca

Le groupe électro allemand Digitalism a été fondé en 2004 par Jens Moelle et Ismail Tüfekçi. Je les ai découvert l’année suivante avec leur simple Zdarlight (2005), une pièce coulée dans le EBM armé qui, avec Waters of Nazareth de Justice, allait satisfaire les fans de Daft Punk qui avaient moins accroché à Human After All cette année-là. On retrouve la pièce sur leur premier album Idealism (2007), dont la sonorité house saturée prenait beaucoup de place, mais en laissait tout de même au techno et à un autre genre qui n’a rien à voir avec le reste : du post-punk. I Love You, Dude (2011) comportait davantage de pistes utilisant une structure couplet/refrain, avec Moelle aux paroles et chant, et une palette sonore définitivement plus riche. Le duo est revenu à la charge cette année avec Mirage, un disque qui donne suite au triangle amoureux entre le house, le techno et le post-punk, ainsi que quelques références au disco et au funk. Bref, il y en a pour tous les goûts.

Arena commence l’album comme un hymne dansant house entendu mille fois, avec la voix vocodée qui aboutie à « why don’t we spend some time? ». Une ouverture beaucoup moins satisfaisante que Stratosphere l’avait fait sur l’album précédent. Battlecry reprend la puck et compte un but, ça fait hyper pop, il y a des bulles et ça sent la Coupe; Anthony Rossomando en remet avec ses « yeah yeah yeah yeah », un peu facile, mais efficace. On retrouve la base post-punk sur Go Time, avec un mélange rythmique réussi entre les guitares et les claviers. Utopia prend la direction house baléare, montée sur une boucle mélodique qui se déplace d’un instrument à l’autre. Destination Breakdown démarre sur un beat disco et des accords de guitare salis par les effets; le refrain propulse la pièce dans la stratosphère sur un hymne rock de stade. Les clappements de main espagnols, les accords de piano et le refrain répété sert de long pont jusqu’au deuxième mouvement, plus cru, et une conclusion prog rock qui aurait pu s’éterniser.

La forme house instrumentale revient sur Power Station, un bonbon pour la piste de danse avec ses basses qui font taper du pied. Open Waters continue dans la même direction, la guitare ramène la sonorité super pop entendue sur Battlecry, très joyeuse et rassembleuse donc. Mirage (part 1) se développe en un long crescendo harmonique qui aboutit sur un rythme lourd. Mirage (part 2) conserve la même cadence, bien que les synths proposent des passages accélérés, mais finit par rallonger le thème musical un peu trop à mon goût.

Indigo Skies donne suite sous forme de balade avec un refrain terriblement pop, bien monté, quoique cheesy à souhait. Dynamo nous ramène sur la piste de danse sur un fond hard house et une atmosphère de party rave. The Ism surprend avec sa structure rap électro et Anthony Wilson clamant à la voix, excellente idée. Shandrila retombe dans la balade pop 80s, également cheesy mais tout aussi efficace que la source d’inspiration. Une autre belle surprise qu’est No Cash avec ses échantillons disco et funk, ça nous rappelle un autre projet que l’on a déjà nommé. Blink termine l’album en boucle ultra pop, dans la bonne humeur.

À défaut de vouloir plaire à beaucoup de monde, Mirage marque un pas en avant pour Digitalism. Les arrangements ont gagné en masse harmonique et la qualité du montage assure que les « hameçons » accrochent bel et bien l’oreille à chaque fois. C’est un album efficace donc qui s’écoute facilement au complet malgré quelques pistes un peu faciles.

MA NOTE: 8/10

Digitalism
Mirage
PIAS Recordings
76 minute

http://www.thedigitalism.com

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