Né en 1981 à Houston, dans l’état du Texas, l’auteur-compositeur-interprète américain, Devendra Banhart, lançait la semaine dernière son septième album intitulé Mala. L’un des artistes les plus importants de la renaissance du folk psychédélique néo-hippie, y va de son premier effort depuis What Will Be paru en 2009. Sept albums en dix années de carrière, un nouveau look et le songwriter qui revient avec une création toujours aussi singulière, innovatrice et surréaliste.

Sur ce Mala, le musicien y va d’une mixture de folk hallucinatoire et de rock alternatif, agrémenté d’éléments électros, saupoudrée de fragments issus de la musique latino-américaine. Si le précédent effort tirait absolument dans tous les sens, celui-ci est beaucoup plus ramassé; même si l’œuvre de Banhart se caractérise par un manque d’homogénéité au niveau de la direction artistique.

Sexy, souvent groovy et amusant, Banhart est un artiste qui ne se prend pas du tout au sérieux, qui sait bien mélanger humour raffiné et vulnérabilité à fleur de peau. On adore ou on déteste Devendra Banhart. L’artiste ne laisse personne indifférent… et cette conception sonore ne fait pas exception à la règle.

Ce Mala est un opus réparateur et serein, détenant des perles mélodiques indéniables, offrant un foisonnement musical impressionnant. La réalisation résolument ancrée dans les seventies avec un je-ne-sais-quoi de lo-fi, remémore curieusement les sonorités qui prévalaient à la grande époque de la radio AM. Voilà une œuvre haute en couleur qui demeure somme toute fort sympathique.

Les bons moments côtoient les instants moins captivants. Du côté des morceaux satisfaisants, nous avons relevé la doucereuse Daniel, l’entièrement latino Mi Negrita, le folk instrumental titré The Ballad Of Keenan Milton, l’étrange A Gain, l’electro-pop Cristobal Risquez, la prise de son rapproché de la basse dans Hatchet Wound, l’intermède dépouillé Mala et la touchante et paisible Won’t You Come.

Au final, ce Mala constitue une offrande qui correspond probablement aux attentes des adeptes de Devendra Banhart, sauf que de notre côté, le fait que le musicien préfère l’éclectisme stylistique plutôt que la cohérence nous empêche d’embarquer complètement dans l’univers musical éclaté de cet habile confectionneur de chansons. Malgré ce léger impair, ça demeure un autre bon disque à ajouter au corpus chansonnier de Devendra Banhart. Débordant!

Ma note : 6,5/10

Devendra Banhart
Mala
Nonesuch Records
43 minutes

www.devendrabanhart.com

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