Devendra Banhart
Ape In Pink Marble
- Nonesuch Records
- 2016
- 45 minutes
Un des artistes phares de la renaissance folk psychédélique néo-hippie (et franchement «hipsterienne»), Devendra Banhart, lançait la semaine dernière un 9e album studio, Ape In Pink Marble. En 2013, il nous avait offert Mala; un disque éclectique qui manquait un peu de constance sur lequel l’artiste proposait, comme d’habitude, son folk feutré un peu poteux. Quelques incursions dans la musique électronique caractérisaient aussi cette création.
Écrit, arrangé et sitedemo.cauit avec l’aide de ses fidèles comparses Noah Georgeson et Josiah Steinbrick, ce nouvel album de Banhart est nettement plus cohérent et posé que le précédent effort. Les synthés, le mellotron, le piano électrique, le xylophone se côtoient et sont habilement incorporés aux influences brésiliennes, africaines et même japonaises qui font leur apparition çà et là tout au long de l’album.
Évidemment, la musique de Banhart est «tout aussi douce que du vrai coton». Donc, exit les amateurs de hurlements gutturaux et de violences sonores. Chez Banhart, on est dans la «caresse» sonore. Ape In Pink Marble est parfait pour une randonnée pédestre en campagne, aux aurores, quand la brume commence à peine à se dissiper. Ça en dit assez long sur le penchant raffiné/ouaté de cette création.
Bien entendu, il y a un je-ne-sais-quoi d’un peu bobo, d’un peu snobinard, qui définit la musique de Banhart. En même temps, le bonhomme ne se prend pas trop au sérieux. Je fais ici référence à Fig In Leather, une sorte de soft rock disco qui met de l’avant une sympathique conversation, un peu étrange quand même, entre ce qui semble être un androgyne et Banhart lui-même. Très drôle, tout en demeurant pertinent.
Par moments, on sourit tant l’ambiance est totalement pantouflarde et léchée. C’est superbement réalisé et même si normalement, ce genre de disque élégant peut me taper royalement sur les nerfs, Banhart réussit à séduire grâce à ce parfait alliage d’humour subtil et de musique recherchée.
Mes instants prisés? L’électro folk rock dansant Fancy Man, la totalement bossa-nova Theme For A Taiwanese Woman In Lime Green, la marche funèbre synthétique Mourner’s Dance et ça se conclut avec la spleenétique/sarcastique Celebration sur laquelle Banhart répète inlassablement «celebration» sur un folk rock apathique. Réussi.
Même si Devendra Banhart peut se faire passer pour un genre de bohème superficiel, les moments cocasses viennent amenuiser cette impression. Un bon disque de la part de ce songwriter différent qui s’amuse à brouiller les pistes musicalement et littérairement parlant.
Ma note: 7/10
Devendra Banhart
Ape In Pink Marble
Nonesuch Records
45 minutes