Critiques

David Marin

Hélas Vegas

  • Simone Records
  • 2018
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

Le choix de l’embarras, paru en 2013, avait été pas loin d’un coup de circuit pour David Marin qui travaillait pour un deuxième album avec Louis-Jean Cormier à la réalisation. Cinq ans plus tard, Marin arrive avec un album qu’il a fait « entre amis » sans le stress d’un point de chute prédéterminé. C’est donc son groupe de tournée qui s’est retrouvé à ses côtés : Marc-André Landry (Antoine Corriveau) à la basse, Guillaume Bourque (Philippe Brach) à la guitare et Pierre Fortin (Galaxie) derrière les fûts et à la réalisation. Quand tout ce beau monde se rassemble, ça a tendance à attirer d’autres amis comme Olivier Langevin (Galaxie, Gros Mené), François Lafontaine (Karkwa, Klaus, Galaxie), Karine Pion (Galaxie) et Jérôme Dupuis-Cloutier qui prêtent main-forte sur plusieurs chansons.

Cette absence de stress dans la production se ressent dans les compositions d’Hélas Vegas qui respirent et se déploient de belle manière. On passe du calme des vacances dans le désert américain au sentiment d’introspection légèrement mélancolique des lendemains de fête. David Marin signe des textes d’une grande poésie ancrée dans les tracas de la vie normale, mais élevée par son regard vif et perspicace.

Mes larmes n’ont pas la tristesse
Des journées de sécheresse

— L’air loud

1900 est un bel exemple du talent d’auteur de David Marin. Sur un air plutôt léger, il nous chante une nostalgie rappelant les années 80-90 avec de belles images. Sournoisement, Marin nous emmène dans le cœur du problème, dans l’aveu tout simple que cette naïveté est disparue à jamais. Heureusement, les cuivres sont là pour nous faire oublier à notre tour la mélancolie et nous emporter dans une fête qui se passe quelque part en Louisiane.

Mais comme le disait mon grand-père
Blâme pas l’bon Dieu pour tes misères
Remplis pas l’vide avec d’la bière
Garde-toi d’la place pour le désert

— Malsaine

Musicalement, c’est assez varié sur Hélas Vegas passant de pièces entraînantes comme Fausse route à des moments d’intimité sur Espace libre et terminer sa course dans une chanson sombre à l’instar de La machine. David Marin a quand même une facilité à chanter des mots d’une certaine lourdeur avec une légèreté qui calme les troubles. Dans le fond, peut-être qu’on se prend toujours un peu trop la tête. En tout cas, c’est ce que la chanson-titre nous envoie comme sentiment.

C’est un troisième album tout à fait réussi pour David Marin qui fait encore une fois aller sa plume aiguisée sur les pages avec créativité et sensibilité. Hélas Vegas coule doucement comme une après-midi à paresser où la seule chose qui reste à faire, c’est de regarder le monde extérieur et l’interroger.

 

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