David Gray
Mutineers
- Iht Records Ltd
- 2014
- 51 minutes
Il y eut Sell, Sell, Sell pour lancer le bal. Puis est venue la popularité avec White Ladder, et la consécration avec Lost Songs. Par la suite, David Gray a bien écrit quelques succès ici et là, dont quelques-uns sur le sous-estimé A New Day At Midnight, mais rien n’a vraiment marqué la carrière de l’artiste anglais au cours des dix dernières années. Voilà que nous arrive ce Mutineers, son dixième opus.
Réalisé par Andy Barlow du duo électro Lamb, l’élément synthé est omniprésent dans cette sitedemo.cauction léchée destinée à plaire au vaste public de David Gray. À l’écoute, on se retrouve avec un disque à la facture convenue, propre, sans réelle imagination ni innovation.
Mais est-ce que la découverte musicale est encore une question que se pose David Gray quand vient le temps d’entrer en studio? Possiblement pas. Car l’auteur-compositeur sait où il veut aller et où se trouvent ses intérêts, à savoir son public.
Nous voici donc, encore, dans cet amalgame des genres si cher à l’artiste. C’est entre deux eaux que navigue la barque musicale de David Gray: tantôt, elle vogue vers les flots de l’électro-pop adulte convenue (mélange suranné de drum-beat, de piano et d’éléments électriques), tantôt elle tangue sur la mer tranquille de la balade piano-guitare-voix. Et c’est quand il rame vers ce calme assumé que l’on aime David Gray.
Mutineers regroupe une douzaine de compositions dont la moitié, principalement positionnée dans la deuxième demie de l’album, nous fait entendre cette quiétude musicale. On y retourne au fil des écoutes, pour une raison principalement: la voix de David Gray.
Encore ici, voilà l’élément central de sa proposition. Une voix claire, précise, avec juste assez de trémolo et d’émotion pour nous accrocher à son univers musical… encore une fois.
Pour apprécier, il suffit d’entendre la pièce Gull, où il la pousse au-delà des notes d’un piano, ou encore à la chanson Last Summer, où après une ouverture à la guitare sèche, il chante, élevant la voix au-dessus de la sonorité d’un violoncelle effleuré: «Baby, make like we did last year/Dived, plunged into your eyes/Living every hour like a century/There will I always be.»
Car c’est d’amour que nous jase David Gray, encore et toujours. Voilà un artiste qui ne cherche pas forcément à réinventer sa sonorité, mais qui marque sa carrière d’un style bien défini: le sien.
Ma note: 6,5/10
David Gray
Mutineers
Iht Records Ltd
51 minutes
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