Critiques

David Bujold

Le sol ou le ciel

  • Folivora Records
  • 2024
  • 31 minutes
6,5

David Bujold a fait sa marque au cours des dernières années au sein du projet Fuudge, dont il est le fer de lance. Avant la formation au style lourd, il avait déjà une pratique en solo en tant que BUJO. Mais le projet s’est complètement effacé au moment où Fuudge a pris son envol. Voilà que David Bujold revient en solo sous son nom de naissance pour présenter des pièces qui ne cadraient pas dans son groupe rock.

Bon, disons-le en partant, il y a une grosse différence entre David Bujold et BUJO. Le sol ou le ciel est un album folk avec des arrangements orchestraux où Bujold chante de manière légère comme tiré vers le ciel du titre. On y retrouve tout de même la plume qui sévit au sein de Fuudge qui aborde le bien-être, l’amour et les relations interpersonnelles.

Oublier donc complètement le côté lourd de Fuudge. Ici, la guitare acoustique, les synthétiseurs et les cordes sont maîtres. Parmi les meilleurs exemples de ce qui se retrouve sur Le sol ou le ciel, on peut écouter Que la lumière soit ou encore Je t’aime / J’te déteste. On remarque rapidement qu’il y a une simplicité volontaire dans l’instrumentation, sans tout enlever. Il y a des moments un plus charnu aux refrains, mais règle générale, on penche pour l’intimité et la vulnérabilité.

Il y a quelques moments surprenants sur Le sol ou le ciel comme l’ouverture, Les vivants et les morts, où le chœur composé de Flavie Léger-Roy (PRINCESSES) et Alex Guimond (comment debord) chante la mélodie assez solennelle. Le duo va revenir pour Sans aucun bruit et continuer à chanter de manière très éthérée. Il y a Au cou de nos amours qui est peut-être la pièce qui se rapproche le plus de l’énergie Fuudge sans jamais aller aussi loin dans le dynamisme. Mais, on n’est pas loin.

Bien que l’exercice est louable et qu’en général les chansons prises individuellement sont intéressantes, il y a une unicité dans le ton qui finit par devenir redondante. Comme les pièces sont pour la plupart assez douces et les voix très éthérées, il y a un sentiment de conformité qui s’installe. C’est bizarre, écrit de même, mais ce sont les meilleurs mots que j’ai trouvés pour expliquer ce sentiment que c’est dans le même ton. Un tantinet plus de variété aurait fait respirer Le sol ou le ciel et permettrait à certaines pièces de ressortir plus du lot. Sans devoir se rendre aux extrêmes de Fuudge. Il y a beaucoup de possibilités entre les deux.

Ça demeure que malgré ce sentiment, David Bujold nous présente une autre facette de lui et le fait avec justesse. Le folk lui va bien et il offre une couleur qu’on entend peu sur la scène qui tire des influences dans un folk américain et anglais un peu plus ancien. L’orchestration fait généralement belle figure aussi sur Le sol ou le ciel et agrémente les pièces de Bujold. Et tout ceci n’a plus rien à voir avec l’ancien projet solo de David Bujold qui a fait des pas énormes en tant qu’auteur-compositeur-interprète.

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