Odesza
A Moment Apart
- Foreign Family Collective
- 2017
- 60 minutes
Le duo américain Odesza s’est taillé une place de choix dans la scène musicale électronique grâce à leurs deux premiers albums intitulés Summer’s Gone et In Return. Ils mélangent habilement les influences électroniques et pop pour créer des chansons taillées sur mesure pour la piste de danse. Voici qu’ils lançaient le 8 septembre leur troisième album titré A Moment Apart.
Harrison Mills et Clayton Knight sont un phénomène. Ils emplissent les salles de spectacle plus vite que leurs ombres. Encore une fois, nous en avons eu un bel exemple avec la tournée qui s’arrêtera à Montréal les 17 et 18 novembre. Il a fallu peu de temps pour qu’une salle comme le Metropolis (2 300 de capacité) se remplissent au maximum de sa capacité, forçant le promoteur, Evenko, à ouvrir une deuxième soirée. Mais qu’est-ce qui les rend si attirants alors qu’ils ne jouent même pas à la radio commerciale?
Eh bien, Odesza a trouvé le moyen d’adapter ce que Moby avait mis de l’avant au début des années 2000 et de perfectionner le style. A Moment Apart fera tourner les yeux à certains mélomanes qui y trouveront trop d’éléments convenus et à la limite quétaines par moment. Mais Mills et Knight ont su perfectionner une recette qui mélange les mélodies de la musique pop avec des trames électroniques bien construites. Higher Ground sur laquelle chante Naomi Wild ou encore Line of Sight sur laquelle chante WYNNE et Mansionair sont de bons exemples de leur talent pour allier les deux. On sent tout de même un peu trop l’influence de Moby sur Late Night et Meridian qui ressemble beaucoup à Porcelain de Moby dans le traitement des voix par rapport à la musique.
Malgré ces quelques similitudes qui nous rappellent que nous ne sommes jamais vraiment à l’abri de nos influences, A Moment Apart est très réussi. Across the Room sur laquelle chante Leon Bridges fait belle figure, même si on pense encore un peu à Moby (est-ce que je vous ai parlé des similitudes avec Moby?). La plus aérienne Just A Memory sur laquelle chante Regina Spector fait le travail. On peut en dire autant de l’entraînante Show Me qui est cadencée avec minutie.
Dans l’ensemble, malgré les terrains convenus sur lesquels s’aventure Odesza, il est difficile de ne pas taper du pied et dodeliner de la tête. On comprend mieux pourquoi le duo joue à guichet fermé partout où il passe. Et malgré ces mélodies qu’on a déjà entendues ailleurs, les trames sont si bien construites qu’il est difficile de leur en tenir rigueur. Ce n’est peut-être pas la musique la plus intellectuelle sur le marché, mais c’est parfait pour aller se perdre dans une foule et danser jusqu’à la déshydratation.
Ma note: 7/10
Odesza
A Moment Apart
Foreign Family Collective
60 minutes