Foster The People
Sacred Hearts Club
- Columbia Records
- 2017
- 42 minutes
Stéphane Deslauriers dit une expression qui m’a toujours fait rire : musique à numéro. Comme une peinture du même nom, il ne suffit que de remplir les bonnes cases avec la bonne couleur et vous obtenez l’image qui est censée s’y retrouver. De la même façon, certains musiciens ou groupes s’amusent à faire de la musique à numéro pour s’assurer de tourner sur toutes les radios beiges de ce monde (allo la radio commerciale!). Vous me voyez venir, hein?
Foster The People, ceux qui avaient conquis le monde avec Pumped Up Kicks en 2010, en sont maintenant à leur troisième album. Issu de ce foisonnement de groupes dits « indie rock », le quatuor a eu de la misère à recréer le succès qu’était leur simple devenu viral. Disons simplement que lorsque Mark Foster nous chante :
«Just close your eyes
We’re gonna run this light
We live our lives
Yeah, we’re not wasting time
Baby, we lost our minds
We’re gonna get, gonna get
Get what we can
We’re not doing it for the money»
-Doing It for the Money
J’ai envie de répondre : T’es sûr, Mark? Parce que ça a pas mal l’air que tu fais ça pour le cash quand on écoute Sacred Hearts Club.
Dès les premières notes de Pay The Man qui se pare d’un châle de hip-hop/urbain/trip-hop, on est très conscient qu’on a affaire à un Maroon 5. Ça ne s’améliore pas avec un début à la semi-Skrillex pour Doing It for the Money qui vire assez rapidement en autre chanson pop aux mélodies convenues à souhait. Ça se poursuit avec l’insipide I Love My Friends qui est elle aussi est construite sur ce bon vieux modèle : couplet-refrain-couplet-refrain-pont-refrain… Misère.
Ne vous inquiétez pas, tout n’est pas négatif sur Sacred Hearts Club. Il y a l’expérimentale, quasi psychédélique Orange Dream. Mais comble de malheur, elle ne dure qu’une minute vingt. En plus, elle n’est pas cohérente dans l’ensemble. Un peu plus de chansons qui se dégagent des modèles entendus comme celle-ci aurait grandement aidé la cause de Foster The People. Static Space Lover sur laquelle apparaît Jena Malone n’est pas totalement ratée. Oui c’est convenu, mais on y retrouve une certaine énergie juvénile et naïve intéressante. Lotus Eater avec ses grosses guitares dégraisse un peu la machine, mais sans jamais vraiment offrir une proposition artistique intéressante. III est partiellement réussie, malgré Foster qui tombe un peu trop dans le pathos, pour être réellement pertinent.
Disons que ce troisième album de Foster the People nous laisse avec une impression de groupe qui aura été un « one hit wonder ». Sa pop convenue et ses compositions qui ne digressent jamais des sentiers battus laisse sur sa faim. Les quelques moments où le groupe touche à quelque chose d’intéressant sont trop rares à travers Sacred Hearts Club pour qu’on y retourne.
Ma note: 4,5/10
Foster The People
Sacred Hearts Club
Columbia
42 minutes