Albin de la Simone
L’un de nous
- Tôt ou tard
- 2017
- 39 minutes
Albin de la Simone chante d’une voix ronde et douce l’amour à deux, l’amour qui vieillit et qui grandit avec une musique à la française franchement charmante. Avec L’un de nous, son cinquième album, Albin de la Simone réussit à émouvoir et à faire sourire.
L’un de nous a connu un enregistrement particulier. En deux jours, Albin de la Simone a enregistré sa voix, accompagnée seulement du piano, de façon très épurée. L’habillage orchestral a par la suite été fait, avec Maëva La Berre et Anne Gouverneur au violoncelle et au violon, François Lasserre à la guitare, Sarah Murica à la contrebasse, Milamarina à la harpe, la scie musicale de Mara Carlyle et Raphael Chassin à la batterie. Chaque instrument se fait discret, la place principale étant toujours laissée à la voix, porteuse de textes forts.
Ça commence avec Le grand amour, une pièce qui fait mal et soulage à la fois :
«On ne parlait pas d’amour
L’amour, c’est quoi?
On ne parlait jamais d’amour
Le grand amour
Ça n’existait pas».
– Le grand amour
De la Simone y raconte une histoire pleine de désir et de désinvolture et expose cette idée qu’on ne sait pas reconnaître l’amour tant qu’on ne le perd pas. Si l’on peut passer à côté de l’amour, on peut aussi passer à côté de la vie, sur Les chiens sans langue, qui raconte un suicide à deux avec une musique mélancolique, presque joyeuse.
L’amour s’éteint aussi, comme sur Ma barbe pousse, la chanson pourtant la plus rythmée du disque où l’homme blessé se laisse aller, répète Ça va alors que l’ex-femme fait un enfant à un nouvel amour.
Après, l’amour, ça se fait à deux, et parfois, on ne sait plus de qui vient le problème, comme sur la chanson-titre :
«L’un de nous
Moi je sais pas
Si c’est toi
Ou si c’est moi
Mais l’un de nous
Va pas»
– L’un de nous
Sur À quoi, Sabina Sciubba (Brazilian Girls) donne la réplique, elle qui a une voix pratiquement plus grave que celle du chanteur. Proche du spoken word, cette chanson a tout d’une berceuse.
L’un de nous s’écoute en douze courtes pièces douces et mélancoliques, où la voix suave sans être nonchalante d’Albin de la Simone, près de celle de Ludovic Alarie et de Pierre Lapointe, nous berce. Cet album sensible amène lumière et calme dans un monde drôlement contrarié. Rien de révolutionnaire à l’horizon, juste un petit bijou de poésie.
Ma note: 7,5/10
Albin de la Simone
L’un de nous
Tôt ou tard
39 minutes