Critiques

Cloud Nothings

Here And Nowhere Else

  • Carpark Records
  • 2014
  • 32 minutes
7

cloud-nothings-here-and-nowhere-elseÀ l’âge où la plupart des gens viennent de se faire initier à l’université par des gens saouls et cons comme des balais, Dylan Baldi compose, écrit, performe et enregistre des albums. Too cool for school, indeed.

Voilà que le grand nerd remet ça pour une quatrième fois avec Here And Nowhere Else, suite directe du très respectable Attack On Memory qui nous avait beaucoup plu avec son judicieux mélange d’influences des années 90, de Nirvana à Green Day. Si le flambeau de la réalisation a cette fois été confié à John Congleton en remplacement de Steve Albini, la différence de son est minime. Il faut dire que ces deux gars-là travaillent un peu de la même manière. Il faut comparer le son du drum d’In Utero et celui du Blue Record de Baroness, également réalisé par Congleton, pour s’en rendre compte!

La véritable évolution se retrouve plutôt au niveau des compositions. Le pop punk laisse peu à peu la place au post-punk à la Wire au niveau des influences. Le départ du second guitariste Joe Boyer, faisant désormais du groupe un trio, a peut-être influencé l’aspect plus épuré de l’ensemble. Résultat: on se retrouve avec un disque un tantinet moins mélodique, mais aussi légèrement plus agressif. Le grain de voix de Dylan impressionne encore autant lorsque vient le temps d’être hargneux dans le micro.

Bref, ce n’est pas du gros changement, mais plutôt de petits ajustements qui font en sorte que l’étreinte du groupe se resserre tranquillement autour de son identité propre. Il manque encore une toute petite touche d’originalité aux chansons pour qu’elles se démarquent réellement de tous les courants revival punk-grunge actuels. Mais pour un type comme moi, qui retrouve des cahiers de paroles qu’il écrivait au même âge que Baldi, en ayant le frisson de la honte (et je ne vous parle pas des enregistrements), la carrière de Cloud Nothings a déjà largement de quoi impressionner.

Alors voilà, un autre tour de piste sans flafla de tout juste une demi-heure et composé de huit chansons n’excédant pas la barre des quatre minutes sauf une fois (Pattern Walks). On peut l’écouter sur shuffle avec Attack On Memory pour faire durer le plaisir davantage. Gageons que Cloud Nothings sortira un véritable chef-d’oeuvre dans les dix prochaines années. Le potentiel est là. Ça, y a pas de doute! En plus le dude a juste 22 ans…22 ans, ciboire! Bon OK, j’arrête de capoter là-dessus.

Ma note: 7/10

Cloud Nothings
Here And Nowhere Else
Carpark Records
32 minutes

cloudnothings.com

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