Critiques

Camera Obscura

Desire Lines

  • 4AD
  • 2013
  • 47 minutes
7

CameraObscura__DesireLines_Neuheiten_170_1bee3c5684Au début du mois de juin, la formation écossaise indie-pop Camera Obscura lançait dans les bacs son cinquième album titré Desire Lines. Assemblé autour de Tracyanne Campbell (guitare, chant) et Carey Lander (piano, orgue, chant) et complété par Kenny McKeeve (guitare, mandoline, harmonica et chant), Gavin Dunbar (basse), Lee Thomson (batterie) et Nigel Baillie (trompette, percussions), Camera Obscura concocte un soft-rock qui remémore l’esthétique musicale que pouvaient élaborer à l’époque les Go-Betweens.

Au menu de ce Desire Lines, des chansons d’amour familières et inoffensives, mais magnifiquement bien construites, et par-dessus tout, superbement réalisées. À cheval entre le soft-rock, la pop et le shoegaze gentillet, ce disque constitue un charmant assemblage de ritournelles accessibles qui plaira sans l’ombre d’un doute au mélomane mature, friand d’indie-pop sophistiqué.

Chez Camera Obscura, tout à l’air facile et limpide et lorsqu’une musique ayant autant de posture coule avec une facilité aussi déconcertante, c’est qu’il y a eu énormément de travail d’épuration sonore. Les mélodies et les harmonies vocales dispensées de même que la délicatesse des arrangements font de ce groupe un maître de ce genre musical. Le principal compliment que nous pouvons émettre au sujet des Écossais, c’est qu’ils se développent carrément dans leur propre ligue; car très peu de groupes peuvent se targuer d’offrir un pop-rock d’une excellence absolue… à part peut-être, à certains moments, les New Pornographers.

L’instrumentation est répartie intelligemment dans le mix, aucune note de superflu, une élégance évoquant astucieusement les fifties, ce Desire Lines est une splendide corvée dirigée par des esthètes de la musique pop. Une œuvre qui redonne ses lettres de noblesse à un genre musical souvent boudé par une certaine faune, la plupart du temps éblouie par le battage médiatique du moment.

Parmi ces petits joyaux de soft-rock, nous avons noté la quasi soul This Is Love (Feels Allright), les claviers aériens animant New Year’s Revolution, la pop-rock Do It Again, le rock tropical Every Weekday, la valse fifties Fifth In Line To The Throne, la douce-amère I Missed Your Party, la pop 80 Break To You Gently et les effluves de country sur Desire Lines. Ce n’est pas un grand disque, tant s’en faut, mais voilà une élaboration qui ne comporte pas beaucoup d’imperfection; le résultat d’un songwriting orfévré et impeccable!

Cette conception sonore ne fera manifestement pas partie de la liste de fin d’année des meilleurs crus de 2013 de votre dévoué critique, mais avec ce Desire Lines, Camera Obscura vient confirmer sa place parmi les groupes les plus déterminants de ce style suave. Les admirateurs de Neko Case et de Belle And Sebastian devraient être rassasiés et satisfaits.

Ma note : 7/10

Camera Obscura
Desire Lines
4AD
47 minutes

www.camera-obscura.net

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=G50ak0JGMEw[/youtube]

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