Caltâr-Bateau
Verbal Boisson #7
- Indépendant
- 2014
- 42 minutes
Une bonne scène de pop orchestrale s’est développée à Montréal dans les dernières années. Que l’on parle des Groenland, Pierre Lapointe, Klô Pelgag ou plus récemment, Le Squall, les groupes d’ici aiment mélanger les influences pour créer de nouvelles sonorités. En décembre dernier, paraissait le nouvel album de Caltâr-Bateau une formation qui compte parmi ses rangs quelques noms familiers: Gabrielle Girard-Charest au violoncelle (Groenland, Klô Pelgag), Elyze Venne-Deshaies aux cuivres et à la basse (New Apple Taste) et Eliott Durocher à la guitare (New Apple Taste).
La formation possède un son bien à elle qui se trouve à être une sorte d’alliage entre Harmonium, Edward Sharpe & The Magnetic Zeros et Les Colocs. Caltâr-Bateau se permet de belles progressions et de beaux moments de folie sur Verbal Boisson #7. Dès la deuxième pièce de l’album, on voit de quelle manière les musiciens peuvent habilement se jeter dans des moments musicaux au goût funk prononcé qui n’est pas sans charmer les oreilles. Sur cette même Rich Boy, la formation fait la démonstration qu’elle est capable de se débrouiller au niveau des textes aussi. Sans être de grands poètes, le groupe nous envoie quelques lignes qui touchent l’imaginaire et qui font sourire: «J’aimerais te voir à poil/pour mieux admirer ta coupe de cheveux».
La pièce maîtresse de l’opus est À force de vieillir qui est dans son ensemble bien appréciable surtout une fois que l’orchestre prend plus de place. C’est un peu dommage puisque le tout commence par un faux départ un peu frustrant. Le riff de guitare est d’une beauté incroyable, mais l’excès de maniérisme dans la voix d’Alexandre Beauregard tue toute la magie. Celui-ci fait peu de maladresses, mais lorsqu’il en fait, il ne lésine pas sur les moyens… Heureusement, il se reprend par la suite avec de belles envolées vocales où une belle retenue est de mise.
Autre beau moment auditif, le funky Des choses qui est drôlement entraînant lorsque les cuivres et le violoncelle rejoignent l’ensemble. Une pièce qui fera bouger les popotins en version live. Mais voilà qu’on nous envoie une nouvelle maladresse en pleine face: une phrase en espagnol… la fameuse phrase en espagnol pour montrer qu’on connaît plus d’une langue. Elle est inutile et anéantit le propos.
Au final, l’ensemble est drôlement charmant et si on fait fie des quelques incartades qui parsèment l’ensemble on se retrouve devant un groupe franchement prometteur qui saura faire swinguer bien des fesses et qui charmera les foules avec leur énergie contagieuse. Leur prochain spectacle est le 23 mars prochain au Verre-Bouteille.
Ma note : 6.5/10
Caltâr-Bateau
Verbal Boisson #7
Indépendant
42 minutes
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