Critiques

Brijean

Feelings

  • Ghostly International
  • 2021
  • 32 minutes
7

Le couple californien Brijean est formé de la chanteuse et percussionniste Brijean Murphy et du multi-instrumentiste et producteur Doug Stuart, qui ont fondé le projet en 2018. Vous avez possiblement entendu Murphy jouer des percussions sur un album de Toro Y Moi, Poolside ou U.S. Girls, ou Stuart dans le groupe Bells Atlas, mais c’est sur leur premier album Walkie Talkie (2019) qu’ils confirment leur passion pour les rythmes à travers leurs influences funk, jazz, latin et soul. Ils étaient de retour en février dernier avec Feelings, un deuxième album tout aussi énergisant qui ensoleille la journée et passe aux rayons ambrés/rosés de début de soirée, bien enveloppé dans des formes disco et house.

Day Dreaming ouvre sur une ligne mélodique à l’orgue en duo avec des congas. La boule miroir et le plancher de danse s’allument sur un thème disco guidé par la basse électrique et la voix douce de Murphy. Softened Thoughts poursuit dans la même direction avec une basse un peu plus bondissante, accentuant le groove à un niveau irrésistible avec le piano électrique scintillant combiné aux syllabes veloutées de Murphy. Le piano électrique fait le lien sur Pepe, dissonant juste assez pour laisser une impression de rêve, pendant qu’une voix (fort probablement celle de Pepe) disserte de façon plus ou moins claire sur l’importance d’avoir une attitude positive. Wifi Beach continue dans la bonne humeur en reprenant l’orgue et les congas dans un magnifique thème tropical rétro qui nous téléporte dans un tout inclus des années soixante-dix.

Feelings renchérit sur des percussions latines à la You Should Be Dancing, des accords funk de piano électrique et une basse jouée à l’octave. Ocean ralentit le tempo et plonge sous l’eau, comme un voyage à bord d’un sous-marin à la découverte d’un niveau de détente non cartographiée. Paradise reste dans les tropiques et continue la soirée avec ses percussions, ses accords à l’orgue et la voix de Murphy. Lathered In Gold se change en ballade disco de fin de soirée qui revisite l’atmosphère romantique de la fin des années 70 merveilleusement bien.

Chester passe comme un interlude qui fait le lien entre la lenteur de la pièce précédente et le dynamisme de la suivante. L’accélération mène progressivement vers Hey Boy, qui reprend les accords de Feelings dans un autre ordre avec une ponctuation légèrement plus jazzée. La palette sonore évolue en pont sci-fi des années 60, une bifurcation délicieuse qui revient naturellement au motif jazz. Moody prend forme aux percussions tribales et piano électrique, concluant avec Murphy qui chante en duo avec sa propre voix trafiquée à l’octave.

Brijean est revenu en force sur Feelings en renouvelant leur enthousiasme pour les percussions, les lignes de basse disco et funk et les thèmes jazz et soul au piano électrique. L’ajout des musiciens Hamir Atwal à la batterie et Tony Peppers aux synthétiseurs agrandit la bulle qui avait été créée en duo sur Walkie Talkie, et fait passer l’atmosphère de party de l’appartement de couple au cabaret disco. Bien que l’album soit sorti à la fin de l’hiver, celui-ci brille et résonne bien plus en plein été de déconfinement, entre une pièce des Bee Gees et une autre de Jamiroquai.

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