Critiques

Bosnian Rainbows

Bosnian Rainbows

  • Sargent House
  • 2013
  • 49 minutes
6

2013BosnianRainbows_BosnianRainbows600G240613Il y a environ six mois paraissait sur Twitter le fameux message de Cedric Bixler-Zavala qui annonçait la fin de The Mars Volta. Peinés, les fans ont pu se raccrocher au fait qu’Omar Rodriguez-Lopez arrivait avec son nouveau groupe : Bosnian Rainbows. Formé de Deantoni Parks (batterie et claviers), Teri Gender Bender (voix) et Nicci Kasper (claviers et synthétiseurs), le quatuor est issu du projet solo de Rodriguez-Lopez.

Loin des extravagances du défunt Mars Volta, on se retrouve face à une musique qui est bien plus directe et d’une certaine façon, traditionnelle dans sa construction. On se retrouve aussi devant une esthétique sonore bien différente. Oubliez les guitares nerveuses, les batteries survoltées et l’agressivité, Bosnian Rainbows est beaucoup plus rempli de synthétiseurs, de mélodies parfois très convenues et de guitares parfois même reléguées à l’arrière-plan. La chanteuse Teri Gender Bender possède une voix très semblable à un autre groupe qui a fait paraître son premier opus cette année : Savages. Par contre, on sent la charge émotive que par de rares moments. On sent aussi qu’elle tente tant bien que mal de s’adapter au style de Rodriguez-Lopez, alors qu’elle envoie des inflexions vocales typiquement Bixler-Zavala sur I Cry For You.

De son côté, Rodriguez-Lopez est souvent effacé; ce qui est fort étrange, puisqu’il est le musicien le plus talentueux de la jeune formation. Il avait mentionné que pour lui Bosnian Rainbows était un projet plus collaboratif que The Mars Volta où il occupait une place centrale. Et on sent qu’il se place parfois à l’arrière volontairement. Le morceau Worthless constitue un bon exemple. Bien que l’idée soit louable, le résultat lui, est franchement ordinaire. De plus, les sonorités 80 et 90 sont très présentes sur la galette. Parfois, cela est très réussi : Dig Right In MeRogriguez-Lopez s’amuse avec les conventions, mais ça peut aussi être très ennuyant. Always On The Run en est un exemple probant. Turtle Neck représente un des bons moments de l’album, avec ses atmosphères riches et sa basse grisante.

Bref, sans être un mauvais album, Bosnian Rainbows laisse un peu sur sa faim. Les admirateurs de The Mars Volta ou d’At The Drive-In risquent d’être fortement déçus de la tournure des événements. En toute honnêteté, ça manque d’épice… C’est même un peu fade! Par contre, ceux qui ont plongé sans retenue dans le retour des sonorités léchées aux synthétiseurs omniprésents, vous y trouverez sans doute votre compte.

Ma note : 6/10

Bosnian Rainbows
Bosnian Rainbows
Sargent House
49 minutes

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