Bloc Party
Hymns
- Vagrant Records
- 2016
- 48 minutes
Avec l’arrivée de Four, Bloc Party commençait de plus en plus à avoir l’air d’un groupe qui comptait sur un seul album de qualité. L’excellent Silent Alarm n’a jamais vraiment donné de petits. On peut en dire tout autant du projet solo du chanteur Kele Okereke qui est tout sauf exceptionnel. Plus on avance et plus on se rend compte que la formation anglaise était peut-être un accident, un éclair de génie temporaire.
Avec Hymns, ce sentiment se confirme. L’album est une longue suite de pièces plus fades les unes que les autres qui résultent en un soul «cheapette la galette», enrobée d’un faux new wave plus beige que la collection de timbres de ton oncle le plus plate. Hymns est un long passage non obligé qui donne régulièrement envie de peser sur «stop». Kele chante avec un maniérisme faussement soul/R&B qui ne lui va pas du tout. Plein de pathos, mais pas de contenu, pas de textes incroyables, pas de mélodies enivrantes. Bref, beige.
The Love Within qui ouvre la marche donne l’envie de violence. Les claviers sonnent comme le Casio poche que ta cousine avait à 10 ans. On a rapidement envie de prendre ledit Casio et assommer Kele pour que le supplice se termine. Et on a juste trois minutes de fait sur ces 47:37 de pures tortures qu’est Hymns. Est-ce que j’exagère? À peine. Tant qu’à souffrir, vaut mieux en rire comme James Bond qui se fait fouetter les couilles dans une chaise avec un trou drôlement placé. The Good News avec sa guitare faussement country donne l’impression que la formation vient de découvrir Garth Brooks. À notre grand désarroi.
Tu crois que c’est fini? Malheureusement, non. Parlons quand même des moins pires morceaux sur cette galette qui donne une impression d’autoflagellation. Different Drugs est moins pire, les mélodies de Kele rappellent par moment Silent Alarm. C’est un peu moins sacrant que le reste de l’album.
Bloc Party continue sa lourde descente dans les bas fonds. On a l’impression en écoutant Hymns que l’ego a pris le dessus sur l’excitation de composer de la musique de qualité, de donner toute son énergie pour créer des morceaux mémorables. Les guitares sont pratiquement absentes, ce qui rend absurde le titre de «lead guitar» de Russell Lissack. À mon avis, il a passé beaucoup de temps à regarder le reste du groupe travailler en studio. En plus de ça, le batteur est parti en 2013 et le bassiste en 2015… à voir le résultat, je crois qu’ils ont bien fait de quitter le navire avant qu’il ne s’engloutisse un peu plus.
Ma note: 3,5/10
Bloc Party
Hymns
Vagrant
48 minutes
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