Critiques

Beth Orton

Sugaring Season

  • Anti- Records / Epitaph Records
  • 2012
  • 38 minutes
7

Elizabeth Caroline Orton, alias Beth Orton, est une songwriter anglaise née en 1970. La dame évolue dans un univers musical alliant le folk à la musique électronique. En 2006, elle faisait paraître Comfort Of Strangers; un disque qui amorçait un virage fermement folk, délaissant ainsi drastiquement l’électronica. Pratiquement six ans ont passé depuis cette offrande, et voilà que l’auteure-compositeure-interprète britannique nous revient avec Sugaring Season, une création qui accentue l’orientation acoustique saisie lors du précédent effort.

Sur cette parution, elle nous présente une œuvre sophistiquée, mature, chargée d’un enthousiasme paisible et docile, caractérisée par une atmosphère automnale. Un album qui s’écoute très bien un dimanche après-midi, le regard perdu dans les feuilles mortes. Une voix qui coule doucement et naturellement, une musique exempte d’artifices inutiles, des arrangements de cordes subtilement répandus ici, un piano minimaliste là, des guitares acoustiques d’une simplicité désarmante, et avant tout, des compositions folk de qualité qui n’ont absolument rien à envier aux grandes pointures du genre.

Rien d’inaccoutumé dans l’approche artistique, mais rien qui égratigne sournoisement les tympans. Beth Orton signe un Sugaring Season folk conforme à la norme, qui met en évidence le talent indéniable de compositrice et de parolière qu’elle détient assurément. Quelques chansons orfévrées sont venues attirer mon attention: le figerpricking éthérée dans Magpie, le folk cadencé de Candles, la ballade pianistique et orchestrale titrée Something More Beautiful, la presque bleusy Call Me The Breeze, la sobre Poison Tree, la triste Last Leaves Of Autumn, la pop sentimentale State Of Grace et la discrète mais prenante Mystery. Uniquement deux ritournelles m’ont laissé sur mon appétit; il s’agit de la très accessible Dawn Chorus et l’intermède «vieille chanson française» See Through Blue.

Probablement trop maniéré et précieux pour plaire à la masse, ce Sugaring Season, révélé après une interminable pause, est un album curieusement dégarni et riche en même temps, mais spécifiquement cohérent, qui vient confirmer hors de tout doute raisonnable, que Beth Orton est là pour rester. Sans être un conception sonore de génie, voilà un disque confortable et tendre qui saura plaire aux connaisseurs de folk-pop intelligible et émouvant. Les bons vieux fans de Cat Power pourraient se sentir interpeller.

Ma note : 7/10

Beth Orton
Sugaring Season
Anti/Epitaph
38 minutes

beth-orton.net/

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