Le multi-instrumentiste et songwriter états-unien, Ben Harper, fait carrière sur disque depuis 1994… déjà. Que ce soit en mode solo ou en groupe, Harper trouve toujours le moyen d’offrir à ses fans des disques de qualité qui allient blues, folk, soul, R&B, reggae et rock. Ses créations peuvent parfois souffrir d’un manque de cohérence stylistique, mais l’artiste réussit toujours à tirer son épingle du jeu. Il est donc de retour avec un 13e album studio titré Call It What It Is; des retrouvailles avec un de ses groupes accompagnateurs fétiches: The Innocent Criminals.

Harper ne s’était pas adjoint les services de la formation depuis Lifeline paru en 2007. Ça faisait un bail. D’entrée de jeu, je dois avouer que j’ai un petit préjugé négatif vis-à-vis ce que conçoit Ben Harper… et c’est loin d’être l’artiste qui est en cause, tant s’en faut. En fait, c’est plutôt la responsabilité du festival Osheaga qui a programmé l’artiste à d’innombrables reprises, au point d’en faire une écoeurantite aiguë. Soyez sans crainte, je tâcherai de demeurer le plus objectif possible quant à ce Call It What It Is.

Fidèle à son habitude, Harper ratisse large dans la panoplie de styles musicaux qu’il aime explorer. Avec les Innocent Criminels, le musicien est généralement plus blues-folk, mais ça demeure encore une fois très varié. Il n’y a pas beaucoup de surprises sur ce disque, Harper demeurant conforme à ce qu’il préconise depuis ses débuts. Et c’est là que le bât blesse! Malgré les textes politico-spirituels (toujours intéressants), ce Call It What It Is manque de moments étonnants. C’est souvent sans éclat, sans grandes chansons à se mettre dans les oreilles.

Le mélomane mature, consensuel, un peu tisane à la camomille (avouons-le!) passera un agréable moment en compagnie de Harper, mais malheureusement en ce qui me concerne, je me suis quelque peu ennuyé. Pas un mauvais disque, c’est juste un peu beige. Puisque Harper est loin d’être un navet, quelques efficaces chansons se sont quand même frayé un chemin dans ma mémoire sonore. Je pense au rock carré When Sex Was Dirty, à la touchante Deeper And Deeper ainsi qu’à l’excellente Pink Balloon, chanson qui évoque le rock orchestral d’un vieux band qui a connu son heure de gloire à la fin des années 70: Electric Light Orchestra. Après cette pièce, l’album perd franchement de son intérêt.

Simplement. Les fans sauront apprécier cette énième parution du vétéran, mais en ce qui me concerne, ce Call It What It Is est tout à fait oubliable. Je crois, peut-être à tort, qu’Harper peut faire beaucoup mieux. Un disque qui demeure au ras des pâquerettes. Dommage.

Ma note: 5,5/10

Ben Harper & The Innocent Criminals
Call It What It Is
Concord Music Group
40 minutes

http://www.benharper.com/

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mLmT8kYYSts[/youtube]