La formation garage rock Bass Drum Of Death, originaire d’Oxford, Mississippi, avait fait paraître l’an dernier un éponyme adéquat que votre vieux grincheux préféré avait somme toute apprécié. Le trio mené par John Barrett est de retour cette semaine avec son troisième opus titré Rip This qui fraye à peu près dans les mêmes sentiers battus que le précédent effort, à la seule différence que la réalisation est beaucoup plus corpulente, offrant à l’amateur de rock un son dans l’ensemble plus costaud.

Dans ce genre musical, pas de doute, la référence musicale actuelle est maestro Ty Segall. Est-ce que Bass Drum Of Death peut menacer le trône fermement détenu par le jeune sitedemo.caige? En toute honnêteté, malgré le labeur honnête présenté sur ce Rip This, la bande à Barrett n’arrive absolument pas à la cheville de Segall. Pourquoi? Parce que le triumvirat présente un songwriting nuisiblement prévisible, manquant sérieusement de singularité et dans cette catégorie musicale foisonnante, ça ne pardonne pas.

Cependant, Bass Drum Of Death n’a pas tout faux et exhibe un Rip This décent qui constitue un minuscule pas en avant. Le trio lorgne de temps à autre vers des sonorités grunge, punk californienne en plus de ce garage rock dynamique. Parmi les prouesses, on note le riff stonien, se transformant en explosion «nirvanesque», intitulé For Blood, le garage punk Everything’s The Same, le pesant Sin Is In 10 (qui fait l’agréable démonstration de la puissance sonore possible de Bass Drum Of Death) ainsi que la très Fell In Love With A Girl des White Stripes nommée Burns My Eye.

En fin de parcours, la formation nous dispense de morceaux détenant quelques bons riffs, mais qui n’atteignent pas leur pleine fonctionnalité. Voilà la contrariété majeure de cette création! En effet, Bass Drum Of Death présente ses meilleurs rejetons en début de parcours pour ensuite positionner ses anémiques ritournelles en deuxième moitié d’album. Conclusion? On décroche sérieusement. On perd le fil et on se met rêvasser à notre prochain voyage plutôt que de taper du pied frénétiquement. Les Black Don’t Glow, Lose My Mind, Better Days et Route 69 (Yeah) sont tous des pièces aisément oubliables.

On lisait sur la grande toile que certains fanatiques de garage rock considéraient Bass Drum Of Death comme une formation largement supérieure à ce que propose Ty Segall… Vraiment? Chacun ses goûts, mais on a bien hâte de voir dans une dizaine d’années qui sera encore debout, dévernissant sans ménagement nos oreilles et sitedemo.caiguant des concerts purgatifs à une horde de fervents bouche bée devant autant de talent. On parierait sans peine sur le salopard californien!

Ma note: 6/10

Bass Drum Of Death
Rip This
Innovative Leisure
30 minutes

www.bassdrumofdeath.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=ngOppcJ-MUQ[/youtube]