Bar Italia
Tracey Denim
- Matador
- 2023
- 47 minutes
Bar Italia a lancé deux albums cette année et dans cette critique, nous allons nous attarder à Tracey Denim, le premier, paru en mai. The Twits pour sa part est paru en novembre. Il n’y a pas de doute pour ce premier album, le groupe anglais plonge les deux mains dans les influences des années 90. Plus particulièrement, le milieu des années 90. On y retrouve des instrumentations qui rappellent Autolux et des échanges de voix qui ne sont pas trop loin du groupe californien.
Ce qui marque le plus sur Tracey Denim est la terrible efficacité du jeu des trois voix. Nina Cristante, Sam Fenton et Jezmi Fehmi s’échangent le micro avec aisance. C’est particulièrement réussi sur punkt et Nurse!, deux des trois premières pièces de Tracey Denim qui mettent la table de belle manière. C’est aussi vrai pour la surprenante NOCD où les échanges se font sur un rythme un peu plus au ralenti.
Parmi les meilleurs coups de Tracey Denim, il y a Missus Morality avec sa trame quasi trip-hop et l’excellente livraison de Nina Cristante au micro, qui est parfois doublée par une des voix d’homme, mais seulement à des petits moments du couplet. yes i have eaten so many lemons yes i am so bitte offre aussi de beaux moments. À d’autres moments, il y a des surprises, comme le riff de Friends qu’on jurerait être Big Me des Foo Fighters avec un peu plus de distorsion.
Ce n’est pas le seul écueil sur Tracey Denim puisque certaines pièces sont un peu plus quelconques. C’est le cas sur best in show qui est peut-être meilleur en concert (poudom tchi), mais qui ici est comme de l’eau tiède. C’est vrai aussi pour changer qui a des éléments le fun, mais qui décolle jamais vraiment, notamment en raison de la mélodie vocale faible.
D’autres pièces ont des choses intéressantes, mais on sent que Bar Italia aurait pu pousser plus loin le concept. Le son de la respiration trop forte et trop proche du micro sur my kiss era est hyper intéressant, mais ça demeure une anecdote dans une chanson qui manque de punch. maddington est aussi plein de promesses, mais la mayonnaise ne pogne pas tout à fait.
C’est un troisième album intéressant pour Bar Italia qui est remplie de promesses. Sur les 15 chansons, il y en a quand même la moitié qui est franchement solide et une autre moitié qui est faite de pièces au potentiel inachevé ou encore de pièces quelconques. Un groupe prometteur qu’on gardera sur notre radar.